Tuerie aux Etats-Unis Un homme de 21 ans inculpé pour la tuerie 

ATS

23.3.2021 - 16:53

Un jeune homme de 21 ans a été inculpé pour la tuerie de lundi dans un supermarché de Boulder, dans le Colorado. Dix personnes dont un policier ont été tuées par balle, relançant le débat mardi sur la prolifération des armes à feu aux Etats-Unis.

Keystone-SDA

Ce nouveau massacre est intervenu moins d'une semaine après qu'un homme a abattu huit personnes dans des salons de massage asiatiques d'Atlanta, en Géorgie. Cette répétition a suscité des appels pressants à l'administration démocrate et aux élus à agir.

Identifié comme Ahmad Alissa, le suspect a été blessé à la jambe et hospitalisé. Il se trouve dans un «état stable» et doit être bientôt transféré vers une prison, a déclaré Maris Herold, la cheffe de la police de Boulder. «Il a été inculpé de dix meurtres», a-t-elle précisé. Son mobile n'est pas encore connu, selon les autorités.

Dix personnes

Toutes les victimes ont été identifiées et étaient âgées de 20 à 65 ans, d'après la même source. Le policier décédé était père de sept enfants, selon Mme Herold.

Le tireur présumé est accusé d'avoir abattu 10 personnes lundi après-midi dans ou autour du magasin King Soopers de Boulder.

Des images diffusées en direct ont montré un homme, seulement vêtu d'un short de sport, emmené par des policiers hors du magasin. Les mains menottées dans le dos, il semblait blessé à la jambe, avec des traces de sang.

Selon des médias américains, l'homme était équipé d'un fusil d'assaut de type AR-15, arme souvent utilisée dans des tueries. Des témoins avaient indiqué avoir d'abord entendu plusieurs coups de feu à l'extérieur du magasin King Soopers.

Des policiers s'étaient rendus sur place «quelques minutes seulement» après avoir été alertés de la présence d'un tireur sur le parking du supermarché et sont «très rapidement» entrés dans le supermarché où il s'était retranché, ont indiqué les autorités.

Biden veut bannir les fusils d'assaut

Les fusillades de ce type, notamment dans les écoles, les centres commerciaux ou les lieux de culte, sont un mal récurrent des Etats-Unis et les gouvernements successifs ont été impuissants à endiguer la multiplication de ces tueries.

Le président américain Joe Biden a appelé mardi le Congrès à agir sur les armes à feu et s'est dit en faveur d'une interdiction des fusils d'assaut.

«Je n'ai pas besoin d'attendre une minute de plus, encore moins une heure, pour prendre des mesures de bon sens qui sauveront des vies à l'avenir et pour exhorter mes collègues à la Chambre et au Sénat à agir», a dit le président démocrate depuis la Maison Blanche. «Nous devons agir. Nous devons aussi bannir les fusils d'assaut», a-t-il ajouté.

«Il faut agir»

«Il faut agir maintenant pour empêcher ce fléau de continuer à ravager notre population», a dit la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a de son côté dénoncé «une épidémie continue de violence par armes à feu qui vole des vies innocentes avec une alarmante régularité».

«Nous n'accepterons pas la violence par armes à feu dans nos supermarchés, les salons de massage et nos maisons comme une banalité. Il est plus que temps pour nos dirigeants d'agir et de nous protéger de la violence des armes», a réclamé Shannon Watts, la fondatrice de l'organisation «Moms Demand Action».

Durcissement improbable

Mais l'hypothèse d'un durcissement des lois sur les armes reste improbable compte tenu de l'opposition des républicains.

Le Colorado a déjà connu deux des pires tueries de l'histoire américaine. En 1999, deux adolescents avaient tué 12 camarades de classe et un enseignant dans leur lycée de Columbine. Et en 2012, un homme lourdement armé avait abattu 12 personnes dans un cinéma d'Aurora.

La ville de Boulder avait décrété une interdiction sur les «armes de type fusil d'assaut» et les chargeurs à grande capacité après une fusillade dans un lycée de Parkland (17 morts), en Floride en 2018. Mais selon le journal Denver Post, un juge a suspendu cette interdiction la semaine dernière, une décision saluée par la National Rifle Association (NRA), le premier lobby des armes.