Marseille Des morts à redouter après l'effondrement d'un immeuble

ATS

9.4.2023 - 11:43

«Il faut se préparer à avoir des victimes», a averti dimanche le maire de Marseille, après l'effondrement d'un immeuble d'habitation de quatre étages dans le centre de la deuxième ville de France. Cinq blessés ont déjà été recensés, selon un bilan provisoire.

L'effondrement d'un immeuble au 17 rue de Tivoli a entraîné dans sa chute une partie des bâtiments du 15 et du 19 voisins.
L'effondrement d'un immeuble au 17 rue de Tivoli a entraîné dans sa chute une partie des bâtiments du 15 et du 19 voisins.
KEYSTONE

Le drame, sans doute dû à une explosion mais dont les causes exactes ne sont pas encore connues, s'est produit vers 00h40 dans un secteur résidentiel en bordure du quartier de la Plaine, connu pour ses restaurants, bars et sa vie nocturne. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu sur place dans la matinée.

L'effondrement «d'un immeuble au 17 rue de Tivoli a entraîné dans sa chute une partie des bâtiments du 15 et du 19» voisins, a déclaré le maire Benoît Payan aux journalistes sur place. Près de 10 heures plus tard, les opérations de secours se poursuivent et «il faut qu'on se prépare à avoir des victimes dans ce terrible drame», a-t-il ajouté.

Cinq blessés

Cinq personnes, résidents d'immeubles voisins, ont été blessées, et 33 au total prises en charge. «C'est vraiment un bilan très très provisoire, il faut attendre d'en savoir plus, il y a des recoupements qui sont faits avec des familles qui cherchent leurs proches. Toutes les personnes qui sont censées être dans cet immeuble n'ont pas encore été vues, et des familles s'inquiètent», a déclaré le ministre du Logement Olivier Klein sur Franceinfo.

Les pompiers luttent toujours contre un violent incendie qui s'est déclaré dans les décombres, entravant les recherches, a souligné le vice-amiral Lionel Mathieu, commandant des marins-pompiers de Marseille. Plus d'une centaine d'hommes, appuyés par de nombreux équipements, sont engagés.

«Tout a tremblé»

Dans la matinée, l'effondrement partiel (à 70%) du numéro 15 «complique aussi la tâche» des secouristes, car «ça rajoute des gravats», a expliqué le commandant Laurent. Huit personnes qui s'étaient réfugiées sur le toit-terrasse de cet immeuble ont pu être sauvées dans la nuit par des pompiers montés sur une grande échelle.

Au moment de l'explosion «tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l'immeuble est tombé sur la rue», a dit à l'AFP Aziz, un homme qui a déclaré tenir un commerce d'alimentation nocturne dans la rue où l'immeuble s'est effondré.

«Il y a de fortes suspicions qu'une explosion ait provoqué l'effondrement, mais il faut rester très prudent sur les causes à ce stade», a indiqué à l'AFP le préfet de la région des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, précisant que le gaz pourrait être «une option possible». La procureure de Marseille a annoncé l'ouverture d'une enquête. Elle tiendra un point presse à 18h00.

En 2018

En novembre 2018, l'effondrement rue d'Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d'indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40'000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG.

L'ex-maire de la ville Jean-Claude Gaudin, dont la municipalité avait été accusée de laissez-faire face à ce fléau, a regretté que Marseille soit «à nouveau frappée par l'horreur». Il a exprimé sa solidarité aux habitants touchés, au maire et aux secouristes.

L'hypothèse d'une insalubrité de l'immeuble qui s'est effondré dimanche a toutefois semblé écartée par le maire et le préfet. «Il n'y avait pas d'arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n'est pas un quartier recensé comme ayant de l'habitat insalubre», a indiqué le préfet.

Et d'autres cas antérieurs

Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d'immeubles au cours des 40 dernières années. Le 11 janvier 1981, huit personnes sont mortes et 16 ont été blessées dans le quartier pauvre du Canet lors de l'écroulement de leur bâtiment.

Cinq personnes ont péri en 1985 dans l'explosion accidentelle d'un immeuble près du boulevard du Prado et le 20 juillet 1996, une explosion due au gaz a soufflé un immeuble de sept étages près de la gare Saint-Charles, faisant 4 morts et 26 blessés.