Violence conjugale Un Iranien écope de 8 ans de prison pour avoir décapité sa femme

ATS

18.1.2023 - 12:29

Un Iranien a été condamné à un peu plus de huit ans de prison après avoir décapité son épouse et exhibé sa tête en public en 2022, a annoncé mercredi l'Autorité judiciaire. Ce crime avait provoqué une onde de choc dans le pays.

Une femme portant un t-shirt noir fait un signe de paix en faveur de la liberté des femmes en Iran.
Une femme portant un t-shirt noir fait un signe de paix en faveur de la liberté des femmes en Iran.
KEYSTONE

Soupçonnée d'adultère, Mona Heidari, 17 ans, a été assassinée en février 2022 par son mari et son beau-frère à Ahvaz, capitale de la province du Khouzestan dans le sud-ouest du pays. La vidéo de l'époux paradant dans la rue sourire aux lèvres avec la tête de sa victime avait suscité choc et indignation en Iran.

«La famille a pardonné»

Mercredi, le porte-parole du pouvoir judiciaire, Massoud Setayechi, a annoncé à la presse que les parents de la victime «avaient pardonné le tueur Sajjad Heidarnava».

«Pour ce qui est de l'aspect général du crime, l'homme a été condamné à sept ans et demi de prison pour être responsable du meurtre délibéré d'une femme musulmane et à huit mois pour voies de fait», a précisé le responsable.

«L'accusé n'a pas le droit de contester le verdict et la décision est définitive», a ajouté M. Setayechi. «Le deuxième accusé dans l'affaire, Heidar Heidarnava, a été condamné à 45 mois de prison pour complicité d'homicide volontaire», a indiqué le porte-parole.

Mariée à 12 ans

À l'époque, les médias locaux avaient rapporté que la victime avait seulement 12 ans lors de son mariage et était mère d'un fils de 3 ans lors de sa mort.

Après le drame, plusieurs défenseurs des droits humains ont exhorté les autorités à réformer la loi sur la protection des femmes contre la violence conjugale et à augmenter l'âge minimum du mariage pour les filles, fixé actuellement à 13 ans.

L'Iran a été secoué par des manifestations qui ont éclaté après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après son arrestation pour une infraction présumée au code vestimentaire des femmes du pays.