Colombie Un maire et cinq indigènes assassinés

ATS

23.12.2023 - 08:52

Un maire et cinq personnes, dont une fille de 15 ans, ont été tués dans la nuit de vendredi à samedi lors de deux attaques distinctes dans le sud-ouest de la Colombie, où prolifèrent les plantations de coca. C'est ce qu'ont annoncé les autorités.

Des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) opèrent dans la région. Les massacres ont fait 300 victimes jusqu'à présent en 2023 (archives).
Des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) opèrent dans la région. Les massacres ont fait 300 victimes jusqu'à présent en 2023 (archives).
KEYSTONE

Elmer Abonia Rodriguez, maire de la ville de Guachené, située dans le département de Cauca, a été abattu dans la nuit de vendredi à samedi, a indiqué le parquet sur le réseau X (ex-Twitter), ajoutant avoir mobilisé «une équipe spécialisée pour déterminer les causes» de l'homicide.

Quelques heures plus tôt, cinq personnes, dont une fille de 15 ans, ont également été tuées dans la communauté indigène Nasa, dans la commune colombienne de Santander de Quilichao, à une vingtaine de kilomètres de Gauchené, selon les autorités locales. Vers 4 heures du matin (10h00 en Suisse), des hommes armés ont fait irruption dans la maison de l'enseignant Jhon Freiman Ramos et ont abattu toute sa famille.

Outre l'enseignant, sa femme Yisel Menza et une fille mineure, Jelen Ramos, ont été tuées, a indiqué l'Association des conseils indigènes du nord du Cauca dans un bulletin. Peu après, deux hommes ont été tués dans une maison voisine, dans la même réserve indigène.

«La situation est très délicate pour nous. Dans cette région, nous avons déjà été confrontés à des situations où la vie de dirigeants de communautés indigènes, d'enseignants et de travailleurs sociaux du secteur a été menacée au cours des quatre dernières années. Nous demandons que les crimes soient élucidés», a déclaré Lucy Amparo Guzmán, maire de Santander de Quilichao, à Blu Radio.

Six décennies de conflit armé

Des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui ont rejeté l'accord de paix historique de 2016, opèrent dans la région. Les massacres – définis par les Nations Unies comme l'assassinat de trois personnes ou plus sans défense au même endroit – ont fait 300 victimes jusqu'à présent en 2023 avec 93 cas, selon l'ONG Indepaz.

Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie, avait annoncé le 31 décembre une trêve bilatérale avec les cinq principaux groupes armés du pays, mais a suspendu l'accord avec l'EMC – l'état-major central, dissidence des FARC – en mai, lorsque les rebelles ont tué quatre jeunes indigènes qui s'opposaient à leur recrutement.

L'EMC est composé de rebelles ayant refusé de signer l'accord de paix historique de 2016 entre le gouvernement et la guérilla marxiste. Le président Petro cherche à mettre fin à six décennies de conflit armé en menant des négociations de paix avec tous les groupes armés illégaux: dissidence des FARC, la guérilla guévariste de l'Armée de libération nationale (ELN), mais également paramilitaires et plusieurs groupes criminels.