Après avoir tenté de se suicider au volant, un père a reconnu vendredi avoir tué sa fille de trois ans et son fils de 20 mois, dont les corps ont été retrouvés dans un champ en Essonne.
Les victimes ont été retrouvées à Forges-les-Bains, à une quarantaine de kilomètres au sud de Paris, et le père a été placé en garde à vue, a indiqué le parquet d'Evry à l'AFP.
Une enquête a été ouverte pour assassinats et confiée à la brigade de recherches de Palaiseau ainsi qu'à la section de recherches de la gendarmerie de Paris.
«Un homme a tenté de se tuer en voiture vers 23H30 jeudi. Il a survécu et indiqué qu'il venait de tuer ses deux enfants», qui ont été retrouvés à l'endroit où il avait indiqué les avoir laissés, a détaillé le ministère public. «La famille était originaire des Yvelines», a-t-il précisé. Le procureur n'a dans l'immédiat fourni aucun élément sur le contexte familial ou conjugal de l'affaire.
Infanticides multiples
Elle intervient alors que l'actualité récente a été marquée par trois infanticides multiples perpétrés par des pères, en région parisienne.
Un homme de 33 ans, soupçonné d'avoir tué peu avant Noël sa femme et leurs quatre enfants à leur domicile de Meaux, en Seine-et-Marne, «dans une scène de crime d'une très grande violence», a été mis en examen.
Fin novembre, un homme de 41 ans, déjà condamné pour des violences familiales, s'était rendu dans un commissariat pour avouer le meurtre de ses trois filles âgée de quatre à 11 ans à Alfortville (Val-de-Marne). Il avait notamment évoqué un contexte conflictuel avec son ex-conjointe au sujet de la garde des enfants.
Un mois plus tôt, en octobre, un gendarme avait tué ses trois filles avant de se donner la mort, à son domicile de Vémars dans le Val-d'Oise. Les faits avaient également eu lieu «dans un contexte familial compliqué» d'après le parquet de Pontoise.
En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours. Il n'existe toutefois pas de chiffres annuels officiels, regrettent les associations.
«Violence vicariante»
Selon une étude sur les «morts violentes au sein du couple», publiée en septembre dernier par le ministère de l’Intérieur, 12 infanticides ont été commis en 2022 en France «sur fond de conflit conjugal».
Sur ces 12 victimes, huit ont été tuées concomitamment à l’homicide de l'un des parents. La même année, le ministère a recensé 118 féminicides.
Dans un avis publié mi-décembre, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a distingué différents cas de figure: les morts violentes de nourrisson, les infanticides liés à un épisode psychotique, les enfants qui décèdent en raison de maltraitances répétées et ceux tués par un parent dans le cadre d'une séparation conjugale, afin de faire souffrir l'autre parent.
Dans ce dernier cas, on parle de «violence vicariante» en Espagne, un concept encore peu connu en France.