«Misogynes», «prédateurs» Recrutement dans la police: scandale au Royaume-Uni

ATS

2.11.2022 - 10:53

Un rapport publié mercredi met en lumière les failles dans le recrutement et le contrôle des officiers de police en Angleterre et au Pays de Galles. Et révèle l'étendue des comportement misogynes, sexistes, voire prédateurs.

L'enquête a porté sur 11'277 policiers et personnels administratifs, 42 personnes ont été interrogées. (image d'illustration)
L'enquête a porté sur 11'277 policiers et personnels administratifs, 42 personnes ont été interrogées. (image d'illustration)
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L'inspection des services de police avait été saisie après le choc créé par l'enlèvement, le viol et le meurtre en mars 2021 de Sarah Everard, une Londonienne âgée de 33 ans, par le policier Wayne Couzen, condamné à la prison à vie pour ces faits.

Cette affaire avait créé un vif émoi au Royaume-Uni et Scotland Yard s'était vu reprocher d'avoir ignoré des signaux alarmants sur le comportement du meurtrier.

Crise de confiance

S'y sont ajoutées d'autres affaires alimentant une crise de confiance des Britanniques envers leur police, dans un pays où la notion de consensus avec la population est ancrée dans l'approche des forces de l'ordre.

«Il est trop facile pour les mauvaises personnes à la fois de rejoindre et de rester dans la police», a déclaré le chef des services d'inspection de la police, Matt Parr.

Contrôle plus rigoureux nécessaire

«Si la police veut rebâtir la confiance et protéger ses officiers et personnels féminins, le contrôle doit être bien plus rigoureux et les comportements sexuels répréhensibles doivent être pris bien plus au sérieux», a-t-il poursuivi.

L'enquête a porté sur 11'277 policiers et personnels administratifs, 42 personnes ont été interrogées. 725 dossiers de contrôle et 264 plaintes ont été passés au crible.

Misogynie et comportements prédateurs

«Malgré des avertissements répétés, trop peu a été fait pour améliorer les standards et éradiquer misogynie et comportements prédateurs», a ajouté Matt Parr, soulignant que les responsables policiers ne «peuvent tout simplement pas se permettre d'attendre» pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport.

Parmi elles figurent la mise à jour des standards minimums pour les vérifications préalables et l'amélioration de la qualité et de la cohérence de la prise de décision en matière de contrôle.

Le rapport a mis en évidence des comportements pénalement répréhensibles, comme des faits d'exhibition sexuelle traités comme un écart isolé ou le recrutement de policiers ayant dans leur entourage des liens avec la criminalité.

Réagissant à la publication du texte, la ministre de l'Intérieur Suella Braverman a estimé «inacceptable» la persistance de «comportements misogynes et sexistes» dans la police.

Elle a assuré que dans la cadre du recrutement annoncé de 20'000 nouveaux policiers d'ici mars 2023, le gouvernement a débloqué des fonds pour apporter d'importantes améliorations dans les processus de recrutement et de contrôle. «La culture et les standards dans la police doivent s'améliorer et la confiance du public dans la police doit être restaurée», a-t-elle insisté.