Inculpé aux Etats-Unis Un Russo-Suisse accusé d'avoir aidé un oligarque à sauver son yacht

clsi

21.1.2023 - 07:15

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi avoir inculpé deux hommes soupçonnés d'avoir aidé l'oligarque russe Viktor Vekselberg, visé par des sanctions américaines, à éviter la saisie de son superyacht. L'un d'eux possède la double nationalité russe et suisse.

La valeur du superyacht "Tango", appartenant à Viktor Vekselberg, est estimée à 90 millions de dollars (archives).
La valeur du superyacht "Tango", appartenant à Viktor Vekselberg, est estimée à 90 millions de dollars (archives).
ATS

Keystone-SDA, clsi

Le Russo-Suisse de 51 ans est en fuite tandis que l'autre homme inculpé, un Britannique de 52 ans, a été interpellé en Espagne, a précisé le ministère de la Justice dans un communiqué.

Les deux hommes sont accusés d'avoir aidé Viktor Vekselberg, un proche allié du président Vladimir Poutine, à dissimuler qu'il était le propriétaire du yacht «Tango», dont la valeur est estimée à 90 millions de dollars.

Dirigeant du groupe Renova, un conglomérat basé à Moscou, et actionnaire de référence notamment du groupe industriel zurichois Sulzer, il avait été placé en 2018 sur la liste des oligarques visés par des sanctions américaines à la suite de l'invasion de la Crimée par la Russie.

La justice américaine reproche au Britannique, qui gère une compagnie de navigation à Palma de Majorque, d'avoir rebaptisé le navire «Fanta», afin de continuer à travailler avec des fournisseurs américains. Les sanctions américaines empêchent les entreprises américaines, et leurs filiales, de faire des affaires avec les entités visées.

«Plusieurs stratagèmes»

Les deux hommes «ont conseillé et ont permis aux employés du Tango de continuer à faire des affaires avec des entreprises américaines, en utilisant plusieurs stratagèmes pour contourner les sanctions, notamment en payant en d'autres monnaies (que le dollar) et via des intermédiaires», selon le communiqué.

Le Tango, un bateau de 78 mètres de long, a finalement été saisi en avril par l'Espagne à la demande des Etats-Unis. Les Etats-Unis avaient annoncé en mars, après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la création d'une cellule dédiée à la poursuite des «oligarques russes corrompus» et de tous ceux qui violeraient les sanctions adoptées par Washington contre Moscou.