Berne Amants afghans poussés dans un ravin: 17 ans et demi de prison pour un sexagénaire

La Cour suprême bernoise a condamné vendredi en deuxième instance un sexagénaire accusé d'avoir volontairement poussé en 2019 deux de ses amants dans un ravin de l'Oberland bernois. L'homme écope de 17 ans et demi de prison.

La Cour suprême bernoise valide ainsi la peine prononcée en première instance en octobre 2022 par le tribunal régional de Thoune. Elle a confirmé le verdict de culpabilité pour homicide volontaire et tentative d'homicide volontaire.

L'accusé, qui conteste les faits et se trouve derrière les barreaux depuis quatre ans et demi, a écouté la décision de justice sans émotion apparente. Il peut faire appel du jugement devant le Tribunal fédéral.

Deux Afghans poussés dans un ravin

La justice accuse l'homme de 66 ans d'avoir poussé un jeune Afghan avec lequel il entretenait une relation sexuelle dans un ravin du Kiental, au sud du lac de Thoune. La victime, qui a miraculeusement survécu, affirme avoir été poussée dans le vide au-dessus des chutes de Pochtenfall en novembre 2019.

Dans sa chute, le jeune homme a pu miraculeusement s'agripper à un promontoire rocheux où il a passé la nuit. Le lendemain, il a réussi à sortir de la gorge malgré ses blessures et a alerté un automobiliste.

Le sexagénaire bernois était également jugé pour un autre fait qui s'est déroulé dans la même région: il est accusé d'homicide sur un jeune Afghan retrouvé mort dans un torrent du Kiental en mai 2019.

Déclarations crédibles du survivant

Concernant cette dernière affaire, l'accusé affirme ne pas connaître la personne décédée. Il reconnaît par contre s'être rendu dans le Kiental avec un jeune homme afghan en novembre 2019, mais affirme que ce dernier a chuté dans les gorges par sa propre faute.

Tout comme le tribunal régional de Thoune, la Cour suprême de Berne est d'un autre avis: la juge Bettina Bochsler a estimé que le survivant a fait des déclarations crédibles dès le départ et décrit les événements sur la base de son vécu.

Le Bernois a attiré le jeune afghan au bord du ravin par un prétexte quelconque et tenté de le pousser dans le vide. Le survivant a raconté avoir réussi dans un premier temps à s'agripper à un arbre, mais l'accusé a réussi à lui faire desserrer sa prise, provoquant ainsi sa chute.

Deux affaires similaires

Pour l'accident mortel de mai 2019, le tribunal a dû travailler avec des indices. Par exemple, l'analyse des données des téléphones portables a montré que la victime et l'accusé se trouvaient dans la même région au moment des faits. Des messages ont en outre prouvé que les deux hommes se connaissaient depuis longtemps, selon la justice.

La juge a également souligné les nombreux parallèles à tirer entre les deux incidents survenus dans le Kiental. Dans les deux cas, l'homme se trouvait en compagnie d'un jeune Afghan avait qui il entretenait une relation sexuelle. Concernant l'homme retrouvé mort dans un torrent, rien ne laisse croire qu'il s'agit d'un suicide ou d'un accident, a encore dit Mme Bochsler.