France Un tortionnaire de chats déclaré irresponsable en appel à Caen

ats

18.8.2021 - 13:36

Le prévenu était rejugé pour avoir luxé ou cassé les pattes de 15 chats entre mai et juin 2018. Déclaré irresponsable pénalement, il ne s'est vu infliger aucune peine.
Le prévenu était rejugé pour avoir luxé ou cassé les pattes de 15 chats entre mai et juin 2018. Déclaré irresponsable pénalement, il ne s'est vu infliger aucune peine.
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Un quinquagénaire qui était poursuivi pour avoir mutilé de nombreux chats autour de Caen a été déclaré irresponsable pénalement mercredi par la cour d'appel. Souffrant de la maladie de Parkinson, l'homme avait agi alors qu'il se trouvait sous traitement médicamenteux.

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Le prévenu était rejugé pour avoir luxé ou cassé les pattes de 15 chats entre mai et juin 2018. Dans son arrêt, «la cour a estimé que, au moment des faits, cet homme de 53 ans souffrait d'un trouble qui a provoqué une abolition de son discernement et du contrôle de ses actes», a expliqué la présidente Jeanne Chéenne. Il a été déclaré irresponsable pénalement et ne s'est donc vu infliger aucune peine.

La cour d'appel a pris en compte les arguments de la défense, qui avait mis en avant le traitement médicamenteux suivi par l'ingénieur pour expliquer ses agissements. L'homme avait été sous traitement (Neupro puis Requip) entre 2015 et 2018.

«Bataille judiciaire»

L'avocate de l'ingénieur, Dominique Mari, a accueilli la décision de la cour d'appel de Caen avec une «grande satisfaction», mais aussi «une grande émotion» évoquant «trois ans de bataille judiciaire pour aboutir à ce résultat».

«Il a fallu faire appel aux experts, à la science, à la médecine, pour obtenir la reconnaissance des effets indésirables de ces médicaments. C'est un message que la cour d'appel de Caen adresse aux tribunaux correctionnels pour qu'ils étudient ce type de dossiers avec tout l'éclairage nécessaire», a-t-elle estimé.

Le premier jugement du «tortionnaire de chats», en juin 2018, s'était déroulé selon la procédure de comparution immédiate, au lendemain de son interpellation. Le prévenu, ancien cadre dirigeant d'une grande entreprise automobile de la région caennaise, avait été condamné à 18 mois de prison, dont neuf ferme, et avait fait appel.

Six mois avec sursis requis

Le parquet avait requis six mois de prison avec sursis lors de l'audience, le 21 juin. Il avait reproché au prévenu de s'être «affranchi des mises en garde du corps médical» qui lui demandait régulièrement s'il avait des effets secondaires comme des comportements étranges.

Mais à part le cas d'un malade qui a torturé des chats en Argentine alors qu'il était traité avec la même molécule, la littérature scientifique n'évoquait comme effet secondaire que l'addiction aux jeux, une hypersexualité ou des achats compulsifs, avait plaidé Me Mari.

L'altération de son discernement en raison de la prise de ces médicaments a déjà été retenue par le tribunal correctionnel de Caen en février dans une autre affaire: le quinquagénaire avait été condamné à une amende de 500 euros pour avoir poignardé un chien, un Beauceron, lors d'une visite à la SPA de Verson, en avril 2017.