Sud de la France Un trafic international de montres de luxe démantelé

ATS

27.6.2022 - 21:28

Un «réseau international de receleurs», spécialisé dans la revente de montres de luxe volées, a été démantelé dans le Sud de la France. C'est ce qu'ont annoncé lundi lors d'une conférence de presse les autorités judiciaire et policière françaises.

Keystone-SDA

Image illustrative. 
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Neuf personnes sont soupçonnées d'être impliquées dans ce vaste trafic qui a conduit à l'ouverture d'une information judiciaire pour «association de malfaiteurs», «recel de vol en bande organisée» et «blanchiment».

Parmi elles, cinq ont été mises en examen, dont quatre écrouées et deux autres sont «en cours de présentation» à un juge, ont indiqué lors d'une conférence de presse conjointe des responsables de la police judiciaire (PJ) de Nice et du parquet de Marseille dans le sud-est de la France. Deux mandats d'arrêts européens ont également été émis à l'encontre de deux personnes résidant en Belgique.

Débutée à l'été 2021, l'enquête initiée par la PJ de Nice a mis au jour une «organisation criminelle de grande envergure avec les moyens d'écouler des produits de luxe à grande échelle», a insisté Florent Mion, chef de la PJ de Nice.

Depuis plusieurs années ce sont des «centaines de montres», dont la valeur pouvait varier de 10'000 à 400'000 euros (404'000 francs), qui auraient été dérobées, parfois avec violence, dans plusieurs métropoles européennes.

Victimes séquestrées

Les voleurs, qui pouvaient séquestrer leurs victimes, revendaient à moitié prix leur butin au chef présumé de ce réseau, un Corse de 42 ans, qui les écoulait ensuite à prix neuf.

Ce dernier faisait appel à des horlogers et bijoutiers à Nice, Lyon (centre-est), Paris, Andorre ou Anvers (Belgique) qui s'assuraient de faire disparaître l'origine de ces montres de luxe numérotées et les reconditionnaient dans un emballage, falsifiant ainsi leur «traçabilité».

Les montres étaient aussi bien vendues à des clients «de bonne foi» qu'à des narcotrafiquants qui utilisaient les montres pour blanchir de l'argent de la drogue à l'étranger, notamment à Dubaï, en achetant des biens immobiliers.

«Escroc de haut vol»

Personnage à «double face», capable de «séduire ses clients» comme «d'intimidation», selon M. Mion, le chef présumé du réseau, qui n'a pas reconnu les faits, a été décrit comme un «escroc de très haut vol».

«Membre du banditisme», il connaissait des narcotrafiquants que ce soit dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (sud-est), en Corse ou en région parisienne. Arrêté près de Nice, l'homme multipliait les trajets entre la Côte d'Azur, l'Espagne, Paris, Dubaï et la Belgique.

En tout, 152 montres, 137'000 euros en liquide, 3 véhicules et 3 kg de cocaïne ainsi que des certificats d'authenticité vierges et des pièces détachées aux numéros de série non visibles ont été trouvés, «dissimulés» en France et en Belgique au cours des interpellations menées entre le 21 et 23 juin.