Procès Un étudiant de l'EPFZ modifie ses notes et vole de l'argent

olgr, ats

26.8.2021 - 12:01

Un étudiant de l'EPFZ a modifié ses notes et commis des vols grâce à ses connaissances en informatique et à des caméras de surveillance qu'il avait installées. Le tribunal de district de Zurich l'a condamné jeudi à 18 mois de prison avec sursis pendant deux ans et ordonné une thérapie.

Keystone-SDA, olgr, ats

Le prévenu est entré en possession de nombreux noms d'utilisateurs et de mots de passe. Il a ainsi réussi à accéder aux données et courriels de professeurs, d'employés et d'étudiants de l'EPFZ dans au moins 134 cas, selon l'acte d'accusation.
Le prévenu est entré en possession de nombreux noms d'utilisateurs et de mots de passe. Il a ainsi réussi à accéder aux données et courriels de professeurs, d'employés et d'étudiants de l'EPFZ dans au moins 134 cas, selon l'acte d'accusation.
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Le prévenu, un Allemand de 33 ans, a placé trois enregistreurs de frappe (keylogger) sur des ordinateurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Il a ainsi pu surveiller ce que les utilisateurs tapaient sur ces ordinateurs de janvier 2014 jusqu'à son arrestation le 8 février 2016.

De cette façon, le prévenu est entré en possession de nombreux noms d'utilisateurs et de mots de passe. Il a ainsi réussi à accéder aux données et courriels de professeurs, d'employés et d'étudiants de l'EPFZ dans au moins 134 cas, selon l'acte d'accusation.

Notes modifiées

L'étudiant a aussi modifié des données. Il a notamment repoussé la date d'échéance de son mémoire de maîtrise et il s'est accordé de meilleures notes. Il a également modifié la date d'examen d'un autre étudiant et changé les mots de passe des messageries de plusieurs personnes.

Le prévenu a installé des caméras de surveillance dans des salles de l'EPFZ et les a pointées sur le panneau de commande permettant de saisir les codes des coffres-forts. Il a volé 6000 francs dans le coffre-fort du rectorat et 22'500 francs dans deux autres coffres dont il a trouvé le code dans les locaux, selon l'acte d'accusation.

Le prévenu, qui traverse une grave dépression, s'est excusé pour ses actes durant l'audience. «Je n'étais pas bien», a-t-il déclaré. Il avait des problèmes financiers au moment des faits et ne trouvait pas d'issue.

Au hasard

Il voulait mieux connaître le système informatique, a-t-il expliqué aux juges. Il n'avait aucun lien avec les personnes dont il a modifié les données et les avait choisies au hasard. Il a stocké les données récoltées dans son bureau et ne les a jamais transmises.

L'accusé a passé 32 jours en détention provisoire après son arrestation. Il a reconnu les faits au cours de l'enquête. Le Ministère public et le prévenu se sont mis d'accord sur une proposition de peine que le tribunal a jugée «appropriée» et qu'il a approuvée jeudi.

L'étudiant a été reconnu coupable d'intrusion non autorisée dans un système de traitement de données, de dégradation de données, de violation du secret et de la vie privée par le biais d'appareils d'enregistrement, de vol, de dégradations de biens et de violation de domicile.