Première SuissesseUne journaliste de la RTS récompensée par le Prix Bayeux
ATS
8.10.2022 - 23:51
Le Prix Bayeux des correspondants de guerre a été attribué samedi à des reportages traitant pour la plupart de l'Ukraine et diffusés par Associated Press en photo, France 5 en télé, France Info – RTS en radio et Editions Sidwaya en presse écrite. Pour la Radio télévision suisse (RTS), la journaliste Maurine Mercier est récompensée.
Keystone-SDA
08.10.2022, 23:51
ATS
A l'exception du Burkina Faso pour la presse écrite, la couverture de l'invasion russe de l'Ukraine s'est adjugée tous les premiers prix de cette 29e édition où l'Afghanistan occupait également une place centrale.
En photo, Evgeniy Maloletka d'Associated Press (AP) est recompensé pour son reportage multimedia avec Mstyslav Chernov (Prix image vidéo) sur la chute de Marioupol, le prix du public va également à un photoreporter d'AP, Vadim Ghirda.
En presse écrite, le premier prix du jury international est décerné à Mariam Ouedraogo pour son reportage au Burkina Faso «Axe Dablo-Kaya: la route de l'enfer des femmes», aux éditions Sidwaya et le Prix Ouest France Jean Marin à Nicolas Delesalle pour «Ukraine, le convoi de la dernière chance» publié dans Paris Match.
En télévision, Théo Maneval et Pierre Dehoorne s'adjugent le premier prix Amnesty International pour «Viktor et le baiser de la guerre» en Ukraine pour France 5, le prix grand format allant à Philip cox du Guardian pour «Le spiderman du Soudan».
Côté radio, le jury international a décerné le prix du comité du débarquement à Maurine Mercier (France Info – RTS) qui avait recueilli le témoignage d'une mère et sa fille sur «deux semaines de viol et de terreur à Boutcha», à nouveau en Ukraine.
Première Suissesse
Sur son site, la RTS précise que c'est la première fois qu'une journaliste suisse décroche ce prix d'envergure internationale.
Maurine Mercier raconte son reportage à Boutcha, dans lequel elle a pu tendre son micro à une femme et à sa fille, violées pendant deux semaines par des soldats russes. «Cette femme m'a dit 'Je n'ai la force de témoigner qu'une fois. Faites en sorte que le monde sache.'»
Et la journaliste de poursuivre: «Ce prix Bayeux, tellement important, je le dédie à cette femme qui a trouvé le courage inouï de témoigner de ces deux semaines et demie de viols constants par les soldats russes. J'ai passé des jours à Boutcha jusqu'à pouvoir recueillir son témoignage. Plusieurs femmes rencontrées sur place m'ont témoigné de viols sans parvenir à trouver le courage d'en parler».
«Notre devoir est de mettre en lumière, sur la longueur, la guerre et ses conséquences», poursuit la correspondante de la RTS.
Le Prix Bayeux, créé en 1994, vise à rendre hommage aux journalistes qui exercent leur métier dans des conditions périlleuses pour permettre d'accéder à une information libre.