L'opposition italienne a exigé lundi la dissolution des organisations néofascistes. Elle a lancé cet appel après la diffusion d'une vidéo semblant montrer des centaines de personnes faire le salut fasciste lors d'un rassemblement d'extrême droite à Rome.
«Rome, le 7 janvier 2024. On se croirait en 1924», époque où l'Italie était dirigée par le parti national-fasciste de Benito Mussolini, a commenté Elly Schlein, dirigeante du Parti démocrate (PD, centre-gauche). «Les organisations néofascistes doivent être dissoutes, comme le prévoit la constitution», a-t-elle déclaré.
La vidéo, tournée de nuit et publiée par les médias italiens, dont le quotidien Corriere della Sera, montre des centaines de personnes vêtues de noir alignées et levant trois fois le bras avec un salut fasciste en criant «présent». L'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité de la vidéo lundi soir.
Selon les médias, la scène se déroule devant l'ancien siège romain du Mouvement social italien (MSI), un parti formé par des partisans de Mussolini après la Deuxième Guerre mondiale, lors de la commémoration du meurtre de deux adolescents membres de l'aile jeunesse du MSI, abattus le 7 janvier 1978, au cours des «Années de plomb».
L'extrême gauche a été tenue pour responsable, mais l'enquête n'a abouti à aucune condamnation, tandis qu'un troisième membre de l'aile jeunesse du MSI est mort après avoir été touché par une balle perdue lors des émeutes qui ont suivi.
«Les apologistes du fascisme»
Mme Schlein a appelé la Première ministre Giorgia Meloni, cheffe du parti postfasciste Fratelli d'Italia, issu du MSI, à condamner l'incident. Son parti a également appelé le gouvernement à dissoudre les groupes néofascistes et à «contrecarrer par tous les moyens les apologistes du fascisme».
Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S), parti d'opposition, a l'intention de porter plainte auprès du parquet de Rome, selon l'agence de presse AGI.
Dans un communiqué, Fratelli d'Italia a condamné ses rivaux pour «avoir utilisé le souvenir de la mort tragique de trois garçons tués par la haine communiste pour mener une sinistre propagande».