En Turquie Une ville fantôme digne d’un film d’horreur façon Disney

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17.3.2019

Avoir son propre petit château au milieu de collines verdoyantes? Dans cette ville fantôme turque, le rêve a rapidement tourné au cauchemar.

Grâce à son architecture byzantine remarquable, la petite ville turque de Mudurnu est inscrite sur la liste des nouveaux sites proposés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourtant, ce ne sont pas les belles villas ni les bains autour de la mosquée vieille de 600 ans qui propulsent cette petite ville de 5000 habitants à la une des journaux au-delà des frontières du pays. Mais un récent concept architectural qui défigure le paysage.

Burj al Babas, c’est le nom de ce complexe immobilier qui fait penser au décor inachevé d’un film de Disney version horreur: des centaines de petits châteaux blancs impeccablement rangés s’alignent à perte de vue. Ce projet ambitieux lancé en 2014 par le groupe de construction Sarot était censé compter 732 villas, mais seules 587 ont été érigées. Depuis, la société a accumulé plus de 20 millions de dettes et a fait faillite l’an dernier.

Les acheteurs se sont fait attendre

Les centaines d’acheteurs espérés pour les villas de près d’un demi-million de francs suisses ont laissé place à une poignée d’acquéreurs. Plusieurs investisseurs ont fait faux bond à l’entreprise de construction, se plaignait récemment Mezher Yerdelen, vice-président de Sarot, lors d’une interview accordée à l’AFP. Mais tout espoir n’est pas perdu: «Il nous suffit de vendre 100 villas pour éponger nos dettes», explique-t-il. «Je pense que nous aurons surmonté cette crise d’ici quatre ou cinq mois et que nous serons en mesure d’inaugurer quelques bâtiments cette année», poursuit-il.

En même temps, on ne peut pas vraiment dire que les photos de cette cité fantôme constituent une bonne publicité. Yasar Adnan Adanali, un urbaniste d’Istanbul, craint que de telles images fassent le tour du monde dans les années à venir: «Je pense qu’avec des projets comme Burj al Babas, on a ouvert la boîte de Pandore. Comme il l’a confié au «Guardian», «le nombre de projets ne prenant en compte ni la géographie, ni l’histoire des sites de construction a explosé en Turquie ces dernières années.

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