Balle perdueVictime «collatérale» d'un point de deal, un homme tué dans son lit
ATS
26.11.2023 - 18:44
Un quinquagénaire père de famille a été tué à Dijon, dans la nuit de samedi à dimanche, alors qu'il dormait dans son lit, victime «collatérale» de tirs en rafale visant un point de deal juste en dessous de son logement.
Keystone-SDA
26.11.2023, 18:44
ATS
Vers 00h30 dimanche, «au moins deux» individus circulant en voiture ont effectué «plusieurs tirs d'armes à feu sur la façade» d'un immeuble du quartier sensible de Stalingrad, dans le nord-est de Dijon, connu comme un «point de deal», a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur de la République à Dijon Olivier Caracotch.
Selon les premiers éléments de l'enquête, une balle perdue a alors tué un homme de 55 ans, qui dormait dans son appartement, avec son épouse et ses deux enfants, juste au-dessus du point de deal. Il a été «mortellement atteint alors qu'il était allongé dans son lit», a précisé M. Caracotch, évoquant une «victime bien dramatique et bien malheureuse qui n'a été touchée que par le fait qu'il habitait immédiatement au-dessus» de ce point de deal.
«Mon père et moi, avec ma mère, on a été réveillé par une succession de coups de feux puis ça s'est arrêté», a expliqué la fille de la victime, âgée de 23 ans,interrogée par l'AFP au pied de son immeuble.
«Puis ça a repris, et quand on est allé voir mon père qui dormait dans son lit, il était mort», a-t-elle déclaré avant de fondre en larmes.
La jeune femme, souhaitant garder l'anonymat, a précisé que son frère de 24 ans se trouvait également dans l'appartement de cette famille kosovare arrivée en France il y a 14 ans.
«C'est inacceptable qu'une personne soit tuée, victime collatérale des points de deal», a déclaré le maire PS de Dijon, François Rebsamen, évoquant une «famille respectable qui n'a jamais eu de problème».
Les tireurs présumés sont toujours en fuite, a précisé le parquet.
Selon la fille de la victime, «il y a quelques années, il y a déjà eu des coups de feu sur la façade de l'immeuble qui avaient déjà touché notre appartement».
Le procureur a confirmé qu'il «y avait déjà des incidents» sur ce point de deal «pas très actif mais référencé», sans pouvoir préciser si l'appartement de la victime avait déjà effectivement été touché.
«J'aimerais que la France protège mieux ses habitants, moi je veux quitter Dijon», a dit la fille du quinquagénaire décédé.
«Business»
Le fils de la victime a raconté de son côté que son père avait fait dans le passé un infarctus «parce qu'il s'énervait à cause des gens alentours».
Dans l'entrée de l'immeuble, de multiples impacts de balles sont encore visibles.
«Le nombre de balles est relativement impressionnant», a reconnu le procureur, sans confirmer que jusqu'à soixante douilles ont été retrouvées sur place, selon une source policière locale.
«C'est inédit, grave et inacceptable», a insisté le préfet de Bourgogne-Franche-Comté, Franck Robine, se félicitant de l'arrivée prochaine de la CRS 8, l'unité de CRS spécialisée dans le maintien de l'ordre, comme annoncé par le ministère de l'Intérieur.
Dans les Bouches-du-Rhône,une quarantaine de personnes ont été tuées cette année, dont trois victimes collatérales. A Nîmes, le petit Fayed âgé de dix ans a perdu la vie fin août, touché par balles dans une fusillade liée à la guerre de la drogue.