En Suisse depuis 2018Victime d'abus et d'un tragique accident, elle sera renvoyée
aula, ats
27.4.2022 - 12:07
Une ressortissante de Guinée équatoriale, qui a subi des abus sexuels et un tragique accident à Genève, doit regagner son pays. Elle ne peut pas être considérée comme une victime de la traite d'êtres humains, estime le Tribunal fédéral.
Keystone-SDA, aula, ats
27.04.2022, 12:07
ATS
Âgée aujourd'hui de 52 ans, cette femme est arrivée en Suisse en 2018. Un Gambien rencontré en Espagne lui avait proposé du travail. Une fois rendue chez cet homme à Genève, celui-ci l'avait séquestrée dans son appartement et avait abusé d'elle. Un soir, elle avait profité qu'il avait laissé la porte ouverte pour s'échapper et se réfugier chez une connaissance.
Alors qu'elle gardait la petite fille de cette dame et faisait la cuisine, la Guinéenne avait été appelée par l'enfant qui l'avait enfermée dans une chambre. Prise de panique à l'idée que le gaz de la cuisinière n'explose, la femme avait tenté de rejoindre la cuisine en passant par la fenêtre. Elle avait chuté du premier étage et s'était fracturé plusieurs membres.
Plainte classée
La plainte pour séquestration, viol et traite d'êtres humains déposée par la Guinéenne a été classée à fin 2018 par le Ministère public genevois. Entretemps, l'intéressée a obtenu de rester jusqu'en juillet 2020 dans le canton. Mais sa demande d'autorisation de séjour pour cas d'extrême gravité a été rejetée un an et demi plus tard par la Cour de justice.
Dans un arrêt, le Tribunal fédéral soutient la position de la justice genevoise et rejette le recours de la Guinéenne. Il constate que la femme n'a pas été victime d'un trafiquant d'êtres humains. Elle ne s'expose pas non plus à des représailles dans son pays puisque les faits se sont déroulés entre l'Espagne et la Suisse.
Liens forts en Guinée
Enfin, la recourante n'est pas intégrée à Genève où elle bénéficie des prestations de l'Hospice général. Elle ne devrait pas rencontrer de difficultés insurmontables à se réintégrer en Guinée équatoriale où elle a vécu les 47 premières années de sa vie, estime la 2e Cour de droit public.
L'intéressée est toujours fortement liée à ses deux filles qui sont restées au pays, tout comme son frère et d'autres proches. Enfin, le Consulting médical du Secrétariat d'Etat aux migrations indique que la recourante pourra recevoir, dans la ville où vivent ses filles, les soins éventuellement nécessaires. (arrêt 2C_119/2022 du 13 avril 2022)