Arrêté à BesançonVingt ans de prison requis pour un pédophile
ATS
7.11.2023 - 15:21
Le parquet a requis mardi une peine de 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un Français, ancien professeur à Singapour, jugé à Paris pour avoir abusé sexuellement de 25 enfants malaisiens entre 2014 et 2017. L'accusé, arrêté à Besançon, avait expédié au domicile bisontin de ses parents des colis contenant ses films et ses carnets.
07.11.2023, 15:21
07.11.2023, 17:18
ATS
Devant la cour criminelle départementale (CCD), l'avocat général Aurélien Brouillet a évoqué un «dossier atypique par son ampleur» en qualifiant l'accusé de «pédophile le plus prolixe» jugé en France.
Il a mené des abus sexuels à «une échelle industrielle», a affirmé l'avocat général. «On peut affirmer sans grossir le trait que la vie de l'accusé tournait autour de sa pédophilie».
Le prévenu «est aujourd'hui encore particulièrement dangereux pour la société et les enfants qu'il serait amené à croiser», a affirmé l'avocat général en requérant contre l'accusé la peine maximum prévue par la loi. Il a souhaité que la peine de 20 ans de réclusion criminelle soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers.
Il a également demandé une obligation de suivi socio-judiciaire de 20 ans à l'issue de la peine. L'accusé, qui aura 56 ans à la fin du mois, n'a cessé de prendre des notes pendant les réquisitions de l'avocat général. «Je veux exprimer mes regrets pour le mal que j'ai causé à mes victimes», a déclaré le prévenu avant que la cour ne se retire pour délibérer.
Ancien professeur de français langue étrangère à Singapour, l'accusé est soupçonné d'avoir abusé d'au moins une cinquantaine d'enfants en Asie du Sud-Est entre le début des années 1990 et son interpellation en flagrant délit à Bangkok en février 2019.
Arrêté à Besançon et placé en détention en France en mars 2019 après avoir réussi à quitter illégalement la Thaïlande, il est jugé à Paris uniquement pour les faits survenus en Malaisie, la justice française ayant décidé de «scinder» les différentes affaires dans lesquelles il est impliqué. «Il traitait les enfants comme des objets», a conclu l'avocat général.
100'000 photos et vidéos
L'audience a relevé notamment que l'accusé filmait systématiquement ses ébats et décrivait méticuleusement ses pratiques dans des carnets «comme un archiviste», «sans aucune émotion», selon le président de la cour, Laurent Raviot.
Avant sa fuite vers la France, suite à son interpellation en Thaïlande, l'accusé avait expédié au domicile de ses parents à Besançon des colis contenant ses films et ses carnets. Les enquêteurs ont découvert 100'000 photos et vidéos concernant ses seules «activités» pédocriminelles en Malaisie. Le verdict est attendu dans la soirée.