FranceUn vaste réseau de contrefaçon de vins de Bordeaux démantelé
ATS
1.7.2022 - 09:14
La gendarmerie française a mené lundi un coup de filet contre un réseau de contrefaçon de «grande ampleur» qui vendait pour du bordeaux des vins bas de gamme ou provenant d'autres terroirs. Le préjudice est estimé à des «centaines de milliers de bouteilles».
Keystone-SDA
01.07.2022, 09:14
01.07.2022, 10:50
ATS
Lundi, une centaine de gendarmes ont interpellé dans le Médoc et dans sept départements une vingtaine de personnes soupçonnées d'avoir pris part à ce trafic de bordeaux contrefaits dont l'ampleur «peut déjà être évaluée à plusieurs centaines de milliers de bouteilles», a indiqué vendredi la procureure de la République Frédérique Porterie à l'AFP.
Trois de ces suspects, dont le «principal instigateur» ont été présentés mercredi devant un juge d'instruction et mis en examen pour «escroqueries en bande organisée et blanchiment», «tromperie sur la marchandise» et «falsification de denrées». Ils ont été libérés sous contrôle judiciaire avec obligation de verser des cautions de 20'000 à 50'000 euros.
En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, les gendarmes de la Gironde sont tombés fortuitement en septembre dernier sur du matériel de contrefaçon, comme de «fausses étiquettes», a détaillé le parquet dans un communiqué.
Puis en octobre, des faux bordeaux étaient repérés dans la Sarthe, conduisant les gendarmes à faire le lien avec une contrefaçon signalée des mois plus tôt dans le Médoc.
«Par palettes entières»
L'enquête, ouverte en novembre, a révélé «une fraude de grande ampleur organisée par le propriétaire d'un vignoble dans le Médoc», également négociant, qui se procurait du vin grâce à des «contacts espagnols».
Il avait monté «un réseau de distributeurs officiels et officieux constitué de sociétés, de retraités, d'auto-entrepreneurs» qui permettait d'écouler de faux bordeaux «par palettes entières» dans plusieurs départements, selon le parquet. Des «commandes importantes», soit plusieurs milliers de bouteilles, étaient en outre «destinées à la grande distribution ou à des pays étrangers».
Les clients pensaient acheter des châteaux bordelais «dont le nom et l'étiquette inspiraient confiance, à des tarifs défiant parfois toute concurrence» alors que les flacons contenaient des «vins bas de gamme ou provenant de terroirs assez éloignés», a souligné la procureure. Au cours des perquisitions, «une dizaine de véhicules» et «un volume important de vins» ont été saisis.