Vie de coupleViolences économiques: près de quatre femmes sur dix sont concernées
Relax
2.11.2023 - 20:02
(ETX Daily Up) – Lorsqu'elle gagne «beaucoup moins» que son conjoint, une femme a deux fois plus de risques d'être confrontée à des violences économiques au sein de son couple. C'est le constat glaçant d'une étude Ifop réalisée pour la newsletter féministe Les Glorieuses et dévoilée à quelques semaines de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
ETX Studio
02.11.2023, 20:02
Relax
Lundi 6 novembre à 11h25: c'est la date et l'heure à partir desquelles les Françaises travailleront gratuitement jusqu'à la fin de l'année. Un calcul effectué tous les ans par la newsletter féministe Les Glorieuses depuis sa création en 2015. L'estimation se base sur des statistiques Eurostat relatives à l'écart salarial entre les hommes et les femmes qui, en France, s'élève encore à 15,4%. Ce chiffre se base toutefois sur le taux horaire salarial et non sur les revenus mensuels, pour lesquels l'écart s'avère encore plus important (environ 24% dans le secteur privé). Cette année, le média Les Glorieuses dévoile également une enquête Ifop pour alerter sur les violences économiques conjugales.
«Première manifestation des violences conjugales»
Moins connu que les violences physiques et verbales, l'aspect économique représente «souvent la première manifestation des violences conjugales», comme le rappelle le site du gouvernement. Les violences économiques surviennent le plus souvent lorsque la femme au sein d'un couple hétérosexuel gagne moins que son conjoint ou dépend de lui sur le plan financier (par exemple si elle cesse d'exercer une profession rémunérée pour s'occuper des enfants).
D'après le sondage Ifop réalisé pour Les Glorieuses, 23% des femmes sont victimes de violences économiques de la part de leur partenaire actuel et 41% des femmes ont déjà subi au moins une forme de violences économiques conjugales. Ces violences peuvent se manifester de nombreuses façons: contrôle des dépenses et des finances, vol ou blocage des cartes bancaires, refus de l'homme que sa conjointe travaille ou occupe un emploi mieux rémunéré que le sien, contraction des dettes sur le compte commun à l'insu de l'épouse, etc.
Prévenir les autres types de violences conjugales
L'enquête révèle notamment que 33% des sondées victimes de violences économiques ont été lésées sur le plan financier à cause de leur conjoint, par exemple lorsque celui-ci consacre la majorité de ses dépenses aux postes des loisirs et laisse sa femme se charger des dépenses essentielles au foyer (loyer, courses, etc). Par ailleurs, 19% d'entre elles rapportent avoir vu leurs droits matrimoniaux bafoués, par exemple ne plus recevoir de pension alimentaire de la part de leur ex-mari. Un constat qui s'avère d'autant plus glaçant lorsque l'on sait que plus de deux femmes sur trois (69%) qui ont été victimes de violences économiques ont subi en même temps une autre forme de violences conjugales. «Ce fait laisse penser que des moyens de coercition moraux, psychologiques ou physiques sont employés par le partenaire violent pour exercer une forme de violence économique», souligne l'enquête, ajoutant que «lutter contre les violences économiques est une manière de prévenir les autres types de violences conjugales».
En plus de l'enquête, Les Glorieuses ont lancé une campagne de sensibilisation en ligne. On y trouve les résultats du sondage, un baromètre des violences économiques, mais également un test gratuit et anonyme pour savoir si l'on est victime de violences économiques conjugales, ainsi que des conseils adressés aux victimes et aux proches qui les accompagnent.
Etude Ifop réalisée pour Les Glorieuses par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 19 octobre 2023 auprès de 951 femmes ayant déjà été en couple.