Violence policièreViolences policières: front commun des familles Floyd et Wright
ATS
13.4.2021 - 19:41
Deux familles unies dans la douleur: les proches de l'Afro-Américain George Floyd et de Daunte Wright, jeune homme noir tout juste tué par la police, ont fait cause commune mardi pour dénoncer les violences des forces de l'ordre et le racisme aux Etats-Unis.
Keystone-SDA
13.04.2021, 19:41
14.04.2021, 08:24
ATS
«Je veux que justice soit faite», a déclaré Katie Wright dont le fils, âgé de 20 ans seulement, a été abattu dimanche lors d'un banal contrôle routier à Brooklyn Center, près de Minneapolis, dans le nord des Etats-Unis.
La police a qualifié sa mort d'"accidentelle» et soutenu que Kim Potter, une agente expérimentée, avait confondu son arme de service et son Taser, un pistolet à impulsion électrique censé être moins létal qu'une arme à feu.
Vingt-six ans de service
«Une erreur? Ça sonne faux, cette agente avait 26 ans de service», a commenté Aubrey Wright, le père de Daunte, la voix entrecoupée de sanglots, interrogé avec son épouse par la chaîne ABC News.
Confiant avoir le «coeur lourd», l'ancien président Barack Obama a appelé dans un communiqué à une «enquête complète et transparente mais aussi (à) repenser la police et la sécurité publique dans ce pays».
Ce nouveau drame a exacerbé les tensions à Minneapolis, qui attend avec anxiété l'issue du procès du policier blanc Derek Chauvin, accusé d'avoir tué George Floyd, le 25 mai 2020, en restant agenouillé sur son cou pendant près de dix minutes.
Chauvin «a respecté les règles»
Ce procès historique, scruté partout aux Etats-Unis, est entré mardi dans une nouvelle phase. Après deux semaines consacrées à la présentation du dossier de l'accusation, l'avocat de Derek Chauvin a commencé à dérouler sa défense.
Me Eric Nelson assure que son client a respecté les règles en vigueur dans la profession et qu'il n'a pas causé la mort du quadragénaire noir décédé, selon lui, d'une surdose et de problèmes cardiaques.
Son objectif: semer le doute dans l'esprit d'au moins un juré puisque, aux Etats-Unis, les verdicts doivent être rendus à l'unanimité.
«Salir» la mémoire de la victime
De nombreux experts, dont le chef de la police de Minneapolis et plusieurs médecins, ont mis à mal cette version des faits, mais Me Nelson a promis de faire entendre des vues divergentes.
Mardi, il a convoqué un policier à la retraite qui avait interpellé George Floyd un an avant sa mort, et une secouriste qui l'avait examiné après cette arrestation. «Il m'a dit qu'il avait pris, genre tous les 20 minutes, des opiacés», a assuré Michelle Moseng.
Depuis le début des audiences, les proches de George Floyd dénoncent cette stratégie qui selon eux vise à «salir» la mémoire de la victime. «C'est le procès de Derek Chauvin, pas de George Floyd», martèlent-ils à l'unisson. Mardi, ils doivent participer à une conférence de presse commune avec la famille de Daunte Wright.
«Suis-je le prochain?»
Après une première nuit de manifestations émaillées de violences, les autorités avaient déclaré un couvre-feu sur toute l'agglomération de Minneapolis/Saint-Paul lundi soir, et déployé un millier de soldats de la Garde nationale.
Des dizaines de manifestants ont bravé l'interdit et ont protesté devant le commissariat de Brooklyn Center avec des pancartes clamant: «Emprisonnez tous les flics tueurs racistes», «Suis-je le prochain?» et «Pas de justice, pas de paix».
Les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser et procédé à une quarantaine d'interpellations. Quelques actes «limités» de vandalisme ont également été rapportés par les médias locaux. Le calme était revenu mardi matin mais les militants antiracistes affichaient leur détermination à se faire entendre.