#Metoogarçons Violences sexuelles: des centaines d'hommes brisent le silence 

blue News/Covermedia

26.2.2024

Jeudi 22 février, l'acteur français Aurélien Wiik révélait avoir été victime d'abus sexuels de l'âge de 11 ans à 15 ans. Il incitait alors les victimes à parler et encourageait l’émergence d’un #Metoogarçons. Sur les réseaux sociaux, les témoignages en réaction à sa prise de parole n'ont pas tardé à pleuvoir.

Enfant star, l'acteur désormais âgé de 43 ans est revenu sur les années 1990, évoquant en premier lieu cet agent, Maurice Ripaux, qu'il nomme et contre lequel il explique avoir porté plainte à 16 ans (archives).
Enfant star, l'acteur désormais âgé de 43 ans est revenu sur les années 1990, évoquant en premier lieu cet agent, Maurice Ripaux, qu'il nomme et contre lequel il explique avoir porté plainte à 16 ans (archives).
AFP

blue News/Covermedia

A la veille des César 2024, l'acteur Aurélien Wiik partageait sur Instagram son vécu dans le milieu du cinéma.

«J’avais 11 ans. De mes 11 ans à mes 15 ans, j’ai été abusé par mon agent et d’autres gens de son entourage» : c'est ainsi qu'Aurélien Wiik débute le récit du calvaire que furent ses débuts au cinéma.

Enfant star, l'acteur désormais âgé de 43 ans est revenu sur les années 1990, évoquant en premier lieu cet agent, Maurice Ripaux, qu'il nomme et contre lequel il explique avoir porté plainte à 16 ans. «Il organisait des dîners avec prods, réals etc… Certains me demandent ce qu’il est devenu. Je réponds: «Je l’ai envoyé en prison»», révèle sur Instagram le comédien.

«Je me pensais libéré puis il y a eu les réalisateurs et producteurs. Agressions, harcèlements, tentatives de viol. Chantage contre des rôles, que je n’ai pas eu du coup. Dîners piégés organisés par des vieux avec plusieurs mineurs. Je me suis défendu des mains baladeuses. On a essayé de m'enfermer dans des toilettes. J’ai dû me défendre verbalement et physiquement. Leur dire que j’avais envoyé quelqu’un en prison les calmait. D’autres insistaient. On porte en soi des traces de victimes qui attirent les prédateurs… », poursuit-il.

Et, alors que l'horreur était déjà à son comble, Aurélien Wiik confirme que les choses ont continué. «Jusqu’à 25 ans, on m’a proposé des rôles, de la drogue en échange de faveurs. On a tenté de me droguer souvent. Une femme m’a drogué un soir. Je me suis réveillé, elle était sur moi. Ma seule MST, c’est un viol», écrit-il.

Dans ses storys Instagram, Aurélien Wiik encourageait alors les victimes à parler, y compris les hommes, et s'adressait aussi aux prédateurs: «Tremblez, votre tour viendra. Vous savez qui vous êtes. Les garçons du cinéma se réveillent.»

Un appel qui a trouvé écho

Son souhait semble avoir été exaucé. Des centaines d'hommes ont pris la parole sur les réseaux sociaux. Et les témoignages ne se limitent pas au milieu du cinéma.

Sur son compte X, le député LFI de Loire-Atlantique Andy Kerbrat a révélé avoir été «abusé» par un «prédateur» de ses 3 à 4 ans.

Sébastien Tüller, responsable LGBTI+ au sein de l'ONG Amnesty International, partage son passé douloureux.

Un «photographe», un «directeur», «mon grand-père»

Dans ce mouvement émergent, il n’y a pas que des personnalités publiques qui ont repris le #MeTooGarçons. Des hommes de tous horizons se sont appropriés le hashtag pour faire entendre leurs voix.

Jérémy est l'un d'entre eux. Il raconte sur X: «J’étais animateur de colo, il était directeur. J’avais 18 ans, il en avait 40. Je faisais semblant de dormir, il en profitait pour me toucher, j’étais tétanisé, je ne pouvais plus bouger. Il ma fallu des années pour m’en remettre»

«J'ai été agressé sexuellement et violé par un médecin à l'âge de 6 ans alors que je m'étais blessé pendant des vacances. J'ai aussi été agressé sexuellement par mon grand-père étant petit, j'ai tout effacé de ma mémoire, on me l'a juste raconté», se livre de son côté Jean.

Un internaute anonyme confie avoir été agressé par une femme: «J'ai enfin porté plainte contre la femme qui m'a violé pendant 4 ans quand j'étais petit. Oui, les femmes aussi. 20 ans plus tard, je me bats encore pour ne pas sombrer à cause d'elle. C'était un membre de ma famille.»

Maël évoque de manière crue avoir été victime deux fois d'agressions sexuelles: «J’avais 16 ans, il était photographe, il m’a forcé à le sucer dans sa voiture et a failli me kidnapper. J’avais 18 ans, il était militaire haut gradé, j’ai dissocié pendant qu’il me pénétrait et je ne sais toujours pas combien de temps ça a duré, ça fait 3 ans.»

Le témoignage d'Aurélien Wiik aura permis aux langues de se délier, laissant peut-être entrevoir la fin d'un tabou...?