Peu de place, mais confortable Vivre dans une maison de 14 m²

dpa/tsha/gbi

9.9.2020

Un architecte a converti un ancien poste de transformation en habitation. Après plusieurs années de travail, c’est devenu un bijou baptisé «Villa Stierstadt».

Le petit faible d’Achim Schollenberger et Simone Stiefel pour les habitations insolites saute aux yeux. La plupart du temps, ils vivent dans un ancien château d’eau à Usingen, dans la Hesse allemande. Leur résidence secondaire est un ancien poste de transformation dans la ville voisine d’Oberursel.

Sur seulement 14 m², on y trouve une chambre, un salon, une cuisine et une salle de bains. «C’est la plus petite maison individuelle d’Allemagne», déclare Simone Stiefel depuis la «terrasse», qui est en fait le parking de cette propriété de 23 m².

A titre de comparaison, la maison située dans la vieille ville de Winterthour que l’on considère souvent comme la plus petite maison de Suisse offre 33 m² de surface habitable – sans compter un petit jardin. C’est donc un peu plus que ce dont dispose le couple allemand.

Cette maison de Winterthour est souvent présentée comme la plus petite maison de Suisse.
Cette maison de Winterthour est souvent présentée comme la plus petite maison de Suisse.
gbi

Le confort au rendez-vous

Le couple a baptisé sa maison «Villa Stierstadt»; située au cœur du quartier éponyme, elle constitue une attraction de longue date. L’aménagement extérieur s’inspire du vieil opéra de Francfort; l’artiste-graffeur Markus Janista a reproduit la façade du bâtiment, y compris l’inscription «Dem Wahren Schoenen Guten».

A l’intérieur, si la place manque, ce n’est pas le cas du confort. Un chauffage électrique au sol diffuse une chaleur agréable, les fenêtres isolent du bruit de la circulation extérieure, tandis que le système audio doté d’une technologie avancée délivre un son riche. De nombreux petits détails montrent à quel point le couple a réfléchi et pensé l’aménagement. Ainsi, contre le micro-ondes dans la cuisine se trouve un vieil autoradio avec l’allume-cigare. «Nous y chargeons aussi les téléphones portables», explique le maître de maison.

Un étage au-dessus, dans le séjour, le couple aime résoudre des grilles de sudoku dans le coin salon qui se transforme en canapé le soir, face à la télévision. Les toilettes et la douche se situent au même étage, à quelques pas seulement.

Tout en haut sous le toit se trouve l’espace nuit, le lit occupe tout l’espace. Les grandes fenêtres de toit laissent apparaître le Felsberg. «Ici, on peut se ressourcer», déclare Simone Stiefel avec satisfaction. On déplore seulement l’absence de machine à laver par manque de place, mais ça ne fait rien: il y a une laverie tout près.

Deux ans de travaux

Pendant deux ans environ, son compagnon, qui est architecte de formation, a travaillé sur cette maisonnette après le travail et pendant les vacances. Au tout début, l’idée était de réaménager ce bâtiment.

Dans toute l’Allemagne, un certain nombre d’anciens postes de transformation ont été convertis, écrit l’ingénieur Ilo-Frank Primus dans son ouvrage «Geschichte und Gesichter der Trafostationen». Ils servent d’ateliers, de clochers ou d’hôtels.

Selon Ilo-Frank Primus, le premier poste de transformation allemand a été construit en 1891 à Lauffen, dans le Bade-Wurtemberg. Dans les années qui ont suivi, ces postes se sont multipliés, principalement dans les grandes villes. Au début de la Première Guerre mondiale, il y en avait déjà plus de 41 000. Ils sont tombés en désuétude dans les années 1980, lorsqu’elles ont perdu leur utilité en raison des progrès techniques.

Achim Schollenberger avait visité plusieurs postes de transformation avant que son choix ne se porte sur cette bâtisse centenaire d’Oberursel, d’un peu plus de deux mètres sur trois. Il a déboursé quelques milliers d’euros pour l’acquérir – mais depuis, le couple a investi environ 65 000 euros dans sa maison

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