Plainte pour diffamation Voile: enquête après des menaces contre le gérant d'une boutique

ATS

13.4.2024 - 08:45

Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête à la suite d'une plainte du gérant d'un magasin de chaussures de la ville. L'homme est la cible de menaces après avoir refusé une intérimaire souhaitant conserver son voile pour travailler, a-t-on appris vendredi.

(image d'illustration).
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FAIZ ZAKI / EYEEM VIA GETTY IMAGES

13.4.2024 - 08:45

La plainte a été déposée jeudi pour diffamation par moyen de communication au public par voie électronique, injure publique et appels téléphoniques malveillants.

Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le gérant de la boutique Geox échange avec une jeune femme voilée venue pour assurer une mission d'intérim. «Vous n'avez pas la tenue adéquate, je ne peux pas vous garder», indique le gérant. «On est en France, c'est dans la loi».

«Sur le contrat, ce n'est pas écrit que je ne dois pas mettre le voile», rétorque la jeune femme qui filme l'échange. Elle finit par récupérer ses affaires et quitter la boutique.

La vidéo a reçu des milliers de commentaires, certains insultants ou menaçants à l'encontre de la jeune femme ou du gérant. Selon le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace, le magasin de chaussures est resté fermé jeudi, avant de rouvrir vendredi avec un dispositif de sécurité renforcé et sans le gérant, placé en arrêt.

Restrictions autorisées

Dans un communiqué, l'entreprise Geox assure que son «règlement intérieur respecte strictement les termes de la législation française (...) qui autorise les employeurs pour ce qui est de la liberté religieuse à insérer une clause de neutralité ou une note de service relevant des mêmes règles».

La société exprime «tout son soutien aux équipes et aux clients menacés depuis (jeudi) et souhaite que le calme revienne le plus rapidement possible».

Depuis 2016, les entreprises peuvent intégrer dans leur règlement intérieur «des dispositions inscrivant le principe de neutralité et restreignant la manifestation des convictions des salariés». Ces restrictions doivent être «justifiées par l'exercice d'autres libertés et droits fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l'entreprise», et doivent rester «proportionnées».

ATS