Droits des femmes à l'éducation Washington annule les discussions avec les talibans

ATS

25.3.2022 - 20:42

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi annuler des discussions avec les talibans prévues à Doha, au Qatar, en raison de leur décision d'interdire aux filles afghanes d'être scolarisées dans le secondaire.

25.3.2022 - 20:42

Des étudiants afghans marchent dans une rue avant d'entrer dans leur université à Kaboul, en Afghanistan, samedi 26 février 2022.
Des étudiants afghans marchent dans une rue avant d'entrer dans leur université à Kaboul, en Afghanistan, samedi 26 février 2022.
KEYSTONE

«Nous avons annulé certains de nos engagements, et notamment des rencontres prévues à Doha à l'occasion du Forum de Doha, et avons clairement dit que nous voyons cette décision comme un potentiel tournant dans notre engagement», a déclaré un porte-parole du département d'Etat américain. Le Forum de Doha a lieu samedi et dimanche dans la capitale du Qatar.

Les talibans, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, sont revenus mercredi sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans les collèges et lycées, quelques heures à peine après la réouverture qui avait été annoncée de longue date et sans fournir d'explication claire, alors que de nombreuses élèves étaient en cours.

«Cette décision des talibans, si elle n'est pas rapidement annulée, nuira profondément au peuple afghan, aux perspectives de croissance économique du pays et à l'ambition des talibans d'améliorer leurs relations avec la communauté internationale», a ajouté le porte-parole.

«Dans l'intérêt de l'avenir de l'Afghanistan et des relations entre les talibans et la communauté internationale, nous exhortons les talibans à respecter leurs engagements envers leur population», a-t-il poursuivi.

Les Etats-Unis se tiennent «aux côtés des filles afghanes et de leurs familles, qui considèrent l'éducation comme un moyen de réaliser le plein potentiel de la société et de l'économie afghanes», a-t-il affirmé.

La veille, six pays occidentaux, dont les Etats-Unis, ainsi que l'Union européenne avaient appelé dans une déclaration commune les fondamentalistes islamistes à «revenir de toute urgence» sur leur décision d'interdire les écoles secondaires aux filles.

La France, l'Italie, la Norvège, les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, ainsi que le Haut représentant de l'UE, ont prévenu jeudi que ce choix aurait des «conséquences bien au-delà de son préjudice pour les filles afghanes», et pourrait nuire à l'ambition de l'Afghanistan «de devenir un membre respecté de la communauté des nations».

Depuis leur prise du pouvoir, les talibans ont fortement restreint les droits des femmes à l'éducation et au travail.

ATS