YverdonNouveau projet pour le parking de la place d'Armes
gsi, ats
3.6.2024 - 13:31
La Municipalité d'Yverdon a trouvé un compromis pour le futur parking souterrain de la place d'Armes. Entre les 430 places pour les voitures de son précédent projet et les 1000 demandées par une initiative populaire, l'exécutif propose désormais 600 places.
Keystone-SDA, gsi, ats
03.06.2024, 13:31
ATS
L'annonce a été faite lundi matin par les sept membres de la Municipalité, réunie au complet devant la presse. Un événement rare mais révélateur de l'importance de cette thématique pour Yverdon, dont la vie politique est empoisonnée depuis plusieurs décennies par l'avenir de la place d'Armes.
Tour à tour, les membres de la Municipalité ont souligné que les «chamailleries» avaient assez duré et qu'il fallait «enfin» faire avancer ce dossier. L'heure est au «consensus» et à «une solution pragmatique», ont-ils répété. Le syndic Pierre Dessemontet a même salué «le courage» de ses collègues, dont certains ont dû faire «un effort important» pour arriver à cette solution de compromis.
Cela fait 60 ans que les projets échouent au sujet de la place d'Armes. En 2019, la Municipalité (alors à majorité de droite) avait lancé un projet à 1000 places, mais le canton de Vaud avait émis un préavis négatif. La nouvelle Municipalité (de gauche) avait ensuite proposé 430 places en 2022. Cela avait provoqué une rupture de la collégialité et le lancement d'une initiative populaire, exigeant de revenir aux 1000 places.
La solution présentée lundi fait office de contre-projet à cette initiative, qui avait facilement abouti en novembre dernier. Outre la création d'un parking souterrain de 600 places pour les voitures, la Municipalité prévoit 180 places pour les deux-roues motorisés et 250 places en vélo-station.
Votation en février prochain
Ce nouveau parking souterrain vise à laisser suffisamment de places pour que les clients puissent accéder sans entrave aux commerces du centre-ville, mais aussi à végétaliser la place en surface pour y faire un lieu de rencontre. Il faut «rendre cet espace à la population», ont répété lundi les membres de la Municipalité.
La balle est désormais dans le camp du Conseil communal. Il devra se prononcer cet automne sur deux préavis. Le premier recommande de rejeter l'initiative à 1000 places, le deuxième sollicite un crédit de 585'000 francs pour mener les études nécessaires au redimensionnement du parking.
Une votation populaire pourrait ensuite avoir lieu en février 2025 entre l'initiative et le contre-projet. A noter que la Municipalité souhaite, de toute façon, consulter ses citoyens en soumettant son contre-projet au référendum spontané.
«Trop léger»
Pierre Dessemontet a reconnu que ce compromis risquait d'abord de faire des «mécontents». Mais il a dit espérer une adhésion «dans un second temps», affirmant que la proposition de la Municipalité était «le seul chemin praticable».
Les premières réactions ont effectivement été mitigées. Contactée par Keystone-ATS, l'ancienne préfète et ex-députée Pierrette Roulet-Grin, membre du comité d'initiative, a affirmé que ce projet à 600 places restait «trop léger» et «minimisait» les besoins de la population d'Yverdon et de ses environs. «Le compte n'y est pas», a-t-elle déclaré.
Pour l'ATE Vaud, le contre-projet de la Municipalité doit «encore être adapté», notamment pour «diminuer au maximum l'emprise du parking» et augmenter le nombre de places pour les vélos. Dans son communiqué, l'ATE demande aussi que le projet de parking reste «à 100% en mains publiques», alors qu'une convention publique-privée était prévue avec le précédent projet.
«Longue procédure»
Quoiqu'il arrive ces prochains mois, «c'est le début d'une longue procédure», a reconnu Pierre Dessemontet. Selon lui, si le contre-projet de la Municipalité devait passer la rampe, les travaux pourraient démarrer en 2028 «dans le meilleur des cas», tandis que la mise en service serait attendue en 2030.