Conflit en UkraineZelensky demande à Israël de «faire un choix»
ATS
20.3.2022 - 19:26
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé dimanche à Israël de «faire un choix» en soutenant concrètement l'Ukraine face à la Russie, lors d'une allocution en visioconférence devant les députés de la Knesset, le Parlement israélien.
20.03.2022, 19:26
ATS
«L'Ukraine a fait son choix il y a 80 ans et nous avons des Justes qui ont caché des juifs, il est temps pour Israël de faire son choix (...) l'indifférence tue, les calculs tuent», a déclaré M. Zelensky, jouant sur ses propres racines juives, dans une allocution en ukrainien traduite en hébreu.
«Il est possible de faire la médiation entre les pays, mais pas entre le bien et le mal», a-t-il ajouté, alors que l'Etat hébreu a adopté une position prudente après l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, faisant valoir des liens privilégiés avec les deux pays.
Le premier ministre israélien Naftali Bennett a tenté de lancer une médiation entre l'Ukraine et la Russie, se rendant à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, peu après le début de l'invasion, et multipliant les entretiens téléphoniques avec M. Zelensky.
Pas de sanctions israéliennes
«Nous nous demandons pourquoi l'Etat Israël ne nous donne pas d'armes et pourquoi il n'impose pas de sanctions à la Russie», s'est demandé M. Zelensky.
Selon les médias israéliens, M. Bennett a rejeté à plusieurs reprises les demandes d'assistance militaire de Kiev.
Dans sa quête d'équilibre entre l'Occident et la Russie, l'Etat hébreu n'a pas rejoint le train des sanctions occidentales à l'encontre de la Russie et d'oligarques jugés proches du président Poutine. Certains d'entre eux ont aussi la nationalité israélienne, à l'instar de Roman Abramovitch, propriétaire du club anglais de football de Chelsea.
Israël s'est engagé lundi à ne pas permettre à Moscou et aux oligarques visés de «contourner» les sanctions et va déployer cette semaine une clinique dans l'ouest de l'Ukraine.
Comparaison jugée «révoltante»
Dans ce discours également retransmis sur grand écran dans une grande place de la métropole israélienne Tel-Aviv, le président ukrainien a estimé que l'invasion russe de l'Ukraine était une tragédie pour «les juifs et le monde entier», en traçant des parallèles avec la Shoah, le génocide juif par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
«On ne peut pas réécrire l'histoire de la Shoah, ce génocide qui a été aussi commis sur la terre ukrainienne. La guerre est terrible mais la comparer aux horreurs de la Shoah et à la solution finale est révoltante», a réagi sur Twitter Yoaz Hendel, le ministre israélien des Communications.