La crise politique en chiffres1 trêve olympique, mais pas paralympique, 56 jours, 7 semaines et... 0 Premier ministre
Barman Nicolas
3.9.2024
Sa durée, son ampleur et sa complexité sont inédites sous la Ve République: voici tous les chiffres de la crise politique née de la dissolution de l'Assemblée nationale décidée le 9 juin par Emmanuel Macron.
Barman Nicolas
03.09.2024, 13:16
Barman Nicolas
7 SEMAINES
Cela fait sept semaines que le gouvernement de Gabriel Attal est démissionnaire et chargé d'expédier les affaires courantes. Quarante-neuf jours sans conseil des ministres, nomination importante, ou décision politique nouvelle. Record de la Ve République battu dès le 26 juillet.
56 JOURS
C'est le temps qui s'est écoulé depuis le second tour des législatives, le 7 juillet, qui a débouché sur une Assemblée nationale sans majorité. Le chef de l'Etat, qui invoque les autres démocraties européennes où la recherche de coalitions est la norme, aura attendu 47 jours avant d'entamer des consultations formelles avec les forces politiques. En Italie ou Belgique, elles démarrent dans la foulée du scrutin.
1 trêve olympique, mais pas paralympique
Emmanuel Macron a invoqué une «trêve olympique» pour mettre sur pause la crise politique durant les Jeux de Paris.
Mais point de trêve paralympique: le président ne s'est rendu à aucune épreuve depuis le début des «JP» le 28 août, absorbé par la recherche d'un Premier ministre.
«Les Jeux olympiques et paralympiques, c'est un tout et c'est aussi important», avait-il pourtant assuré en juillet.
Pendant ce délai jugé interminable en France des dizaines de noms ont circulé pour Matignon, plus ou moins sérieusement.
Arrivé en tête mais loin de la majorité absolue, le Nouveau Front populaire (NFP) a d'abord alimenté ce loto des Premier-ministrables pour trouver sa candidate: la présidente de La Réunion Huguette Bello et l'économiste écologiste Laurence Tubiana ont fait les frais des veto croisés des partis de gauche membres de l'alliance, tout comme leurs responsables Olivier Faure (PS), ou Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, Clémence Guetté et Mathilde Panot (LFI).
Les noms d'ex-ministres comme Cécile Duflot ou Benoît Hamon ont aussi été évoqués, avant qu'un accord ne soit trouvé autour d'une inconnue, la haute fonctionnaire Lucie Castets, finalement éconduite par M. Macron.
En dehors de la piste NFP, les hypothèses ont fleuri: à gauche, des élus locaux comme Karim Bouamrane, Michaël Delafosse, Carole Delga ou Johanna Roland; à droite, les ex-ministres Jean-Louis Borloo, Michel Barnier ou Valérie Pécresse. Certains, comme l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal, ont clairement offert leurs services.
En cas de gouvernement moins politique, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, celui de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique Didier Migaud, le patron de la Caisse des dépôts Eric Lombard ou le chef d'entreprise Jean-Dominique Senard ont été évoqués.
Le chef de l'Etat s'est attardé sur le profil de l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, du patron LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, et du président du Conseil économique, social et environnemental Thierry Beaudet.
2,5 CYCLES DE CONSULTATIONS
Après un premier round de rendez-vous avec les forces représentées au Parlement, organisés en grande pompe les 23 et 26 août devant les caméras admises dans les jardins de l'Elysée, le président de la République a entamé une deuxième vague d'échanges beaucoup plus informels, à l'abri des regards. Puis, lundi, il a semblé repartir pour un tour, sans que ce soit vraiment annoncé par le palais.
ZERO PREMIER MINISTRE
Résultat des courses, pour l'instant: toujours aucun chef de gouvernement nommé, et un délai sans cesse repoussé pour l'annonce tant attendue.