Désarmement 50 Etats pour interdire les armes nucléaires

ATS

25.10.2020 - 18:40

La France, qui a mené des essais nucléaires à Mururoa, en Polynésie française, n'a pas signé le traité, tout comme la Suisse (archives).
La France, qui a mené des essais nucléaires à Mururoa, en Polynésie française, n'a pas signé le traité, tout comme la Suisse (archives).
Source: KEYSTONE/AP/STR

Le traité international interdisant les armes nucléaires a été ratifié par un 50e pays, le Honduras. Il va pouvoir entrer en vigueur dans un délai de 90 jours, a annoncé samedi un responsable de l'ONU.

«Aujourd'hui, c'est une victoire pour l'humanité et la promesse d'un futur plus sûr», a commenté dans un communiqué Peter Maurer, président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui s'est félicité, comme d'autres ONG, du cap franchi.

Le traité sur l'interdiction des armes nucléaires, qui prohibe l'utilisation, le développement, la production, les essais, le stationnement, le stockage et la menace d'utilisation de telles armes, avait été approuvé par l'assemblée générale de l'ONU en juillet 2017, avec le soutien de 122 pays. Il a désormais été signé par 84 pays.

«Le Honduras vient de ratifier le traité. C'est le 50e Etat, ce qui est historique et permet son entrée en vigueur», s'est réjouie sur son compte Twitter la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN). Cette ONG avait obtenu en 2017 le prix Nobel de la paix pour son rôle dans l'élaboration de ce traité.

Pas ratifié par la Suisse

Les principaux pays possédant l'arme nucléaire, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie, ne l'ont pas signé. La Suisse ne l'a également pas ratifié.

L'association romande Sortir du nucléaire a déploré le fait que la Suisse ne fasse pas partie des 50 premiers pays à ratifier le traité. «La non-ratification par la Suisse est scandaleuse pour un pays neutre défendant officiellement les principes des droits humains à travers le monde», a-t-elle indiqué dimanche dans un communiqué.

Le Parlement a demandé au gouvernement de le ratifier immédiatement, mais il a refusé. Le Conseil fédéral préfère temporiser, dans le contexte international actuel, estimant qu'il comporte des risques pour la diplomatie du désarmement et pour la politique de sécurité de la Suisse.

Donner l'élan

Les militants pro-abolition espèrent que sa ratification aura le même impact que les traités internationaux précédents interdisant les mines terrestres et les armes à sous-munitions: stigmatiser la possession et l'utilisation des armes nucléaires, ce qui pourrait conduire à un changement de comportement, même de la part des pays non signataires.

Les Etats dotés d'armes nucléaires soutiennent pour leur part que leurs arsenaux servent de dissuasion et se disent attachés au traité de non-prolifération, qui vise à empêcher la prolifération des armes nucléaires.

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