Chine 70e anniversaire du régime chinois gâché

ATS

1.10.2019 - 17:30

La violence à Hong Kong a éclipsé mardi les colossales célébrations du 70e anniversaire du régime communiste chinois. Un manifestant a été pour la première fois blessé par un tir à balle réelle de la police dans l'ancienne colonie britannique.

Alors que 15'000 soldats avaient défilé au pas de l'oie au coeur de Pékin, à 2000 km au sud, des manifestants pro-démocratie ont défié à nouveau la police hongkongaise pour dénoncer l'emprise jugée croissante de la Chine continentale sur le territoire autonome.

Des dizaines de milliers de protestataires sont descendus dans les rues ce mardi, également férié dans l'ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997. Des actions qui ont donné lieu aux pires violences à Hong Kong depuis le début de la mobilisation.

Plus de 30 personnes hospitalisées

Selon la police, un agent qui craignait pour sa vie a fait feu sur un jeune homme de 18 ans, qui a ensuite été conduit à l'hôpital. Les autorités médicales ont fait état de 31 personnes hospitalisées, dont deux dans un état critique. Dans l'île de Hong Kong, des manifestants ont marché vers le bureau de représentation du gouvernement central, régulièrement la cible de la contestation.

Ils ont jeté des oeufs sur un portrait du président chinois Xi Jinping et arraché de grandes affiches célébrant l'anniversaire du régime communiste, avant de les piétiner. «Trois mois plus tard, nos cinq revendications ne sont toujours pas satisfaites. Nous devons poursuivre notre combat», a déclaré un manifestant portant un masque.

La ville a été le théâtre de longs affrontements. Des policiers et des journalistes ont été blessés par des projections de liquide corrosif par des manifestants. Et des barricades ont brûlé dans plusieurs quartiers.

«Le fer et l'acier»

Les contestataires entendaient profiter des célébrations du 70e anniversaire de la République populaire pour crier encore plus fort leur ressentiment à l'encontre de Pékin, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe «Un pays, deux systèmes» qui avait présidé à la rétrocession de 1997.

S'exprimant lundi soir, Xi Jinping s'est engagé à poursuivre l'application de ce principe, tout en défendant l'unité nationale. «L'unité, c'est le fer et l'acier. L'unité est source de force», a-t-il lancé, alors que son régime a laissé planer ces derniers mois le spectre d'une intervention pour rétablir l'ordre.

Trente ans tout juste après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen à Pékin, nombre d'experts doutent cependant que le gouvernement prenne un tel risque dans un centre financier international comme Hong Kong. L'UE a appelé mardi à la «désescalade». Londres a dénoncé l'usage «disproportionné» de balles réelles par la police et appelé les deux parties à la «retenue».

Monstre parade militaire

A Pékin, les soldats, accompagnés de centaines de chars, missiles et avions de combat, ont défilé devant les plus hauts dirigeants du pays rassemblés au balcon de la porte Tiananmen, l'endroit où Mao Tsé-toung proclama la République populaire le 1er octobre 1949.

«Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d'aller de l'avant», a lancé Xi Jinping. Des milliers de participants rassemblés sur l'immense place Tiananmen ont agité une mer de fanions rouges face au président chinois, qui venait de passer les troupes en revue, avant le départ du défilé, le plus grand jamais organisé par la Chine, selon le quotidien Global Times.

Le meilleur de la technologie militaire chinoise a été présenté, notamment le missile nucléaire intercontinental DF-41, qui a défilé pour la première fois. Cet engin, d'une portée supposée de 14'000 km, pourrait atteindre tout le territoire américain.

Le défilé militaire a été suivi d'une grande parade rassemblant quelque 100'000 figurants enthousiastes autour de 70 chars de carnaval. Dans la soirée, un grandiose spectacle artistique a enflammé la place Tiananmen et de puissants feux d'artifice ont été tirés dans le ciel nocturne, sous l'oeil de Xi Jinping et de nombreux dirigeants.

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