RussieA Vladivostok, Kim Jong Un examine des armes russes
clsi
16.9.2023 - 13:28
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a rencontré samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe. Il a examiné des armes de pointe russes, dont un système de missiles hypersoniques.
clsi
16.09.2023, 13:28
16.09.2023, 13:35
ATS
M. Kim, qui effectue en Russie son premier déplacement à l'étranger depuis le début de la pandémie de Covid-19, est arrivé à l'aéroport de Vladivostok, en provenance de Komsomolsk-sur-l'Amour, où il avait visité vendredi des usines aéronautiques, a précisé l'agence de presse d'Etat Tass.
Sur la base aérienne de Kniévitchi, M. Kim a été accueilli par Sergueï Choïgou qui lui a présenté un chasseur MiG-31 et son système de missiles hypersoniques Kinjal, selon la même source.
Le dirigeant nord-coréen a également passé en revue des bombardiers Tu-160, Tu-95MS et Tu-22M3. «Ces appareils constituent la composante aérienne des forces nucléaires stratégiques de la Russie», a souligné le ministère de la Défense dans un communiqué.
Selon des images diffusées par Moscou, M. Kim a écouté attentivement des hauts représentants de l'armée russe.
Plus tard samedi, il s'est rendu aux côtés du gouverneur régional russe au théâtre Mariinskiï de Vladivostok où se jouait «La Belle au bois dormant», selon le ministère russe des Ressources naturelles et de l'Ecologie.
Selon des images diffusées sur la chaîne Telegram du ministère, Kim est arrivé dans une voiture noire, entouré d'un important dispositif de sécurité, avant de s'engouffrer dans la loge d'honneur du théâtre.
Pas d'accord signé, assure Moscou
Mercredi, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que Kim Jong Un allait assister à Vladivostok à une «démonstration» de la flotte russe du Pacifique.
Dans cette grande ville aux confins de la Russie, située près des frontières chinoise et nord-coréenne, Kim Jong Un est ainsi monté à bord du navire de guerre russe Maréchal Chapochnikov, où il a été accueilli par le commandant de la frégate.
Egalement présent à bord, le commandant en chef de la flotte russe, Nikolaï Ievmenov, a exposé au dirigeant nord-coréen les caractéristiques du navire et des armes anti-sous-marins, «des quadruples tubes lance-torpilles et des lance-roquettes RBU-6000», a indiqué TASS.
A Vladivostok, M. Kim doit également «visiter l'université fédérale d'Extrême-Orient et certaines installations de l'Académie des sciences de Russie, dont les laboratoires travaillent sur la biologie marine», avait détaillé M. Poutine à la télévision russe.
Le président russe et le dirigeant nord-coréen se sont rencontrés mercredi sur le cosmodrome de Vostotchny, à près de 8000 kilomètres à l'est de Moscou.
Arrivé en Russie mardi, M. Kim a invité M. Poutine à se rendre prochainement en Corée du Nord, mais aucun accord, y compris militaire, n'a été signé entre les deux pays, selon le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Les Occidentaux soupçonnent Moscou de vouloir acheter des armes à Pyongyang pour le conflit en Ukraine. La Corée du Nord est pour sa part suspectée de vouloir acquérir des technologies pour ses programmes nucléaires et de missiles.
Proximité affichée
Au cours de leur rencontre les deux dirigeants s'étaient mutuellement offert un fusil, des présents vus comme symboliques étant donné les craintes occidentales.
Les deux hommes ont affiché leur proximité, Kim Jong Un assurant que le rapprochement avec Moscou était une «priorité absolue» de politique étrangère, tandis que M. Poutine vantait le «renforcement» de leur coopération.
Le chef de l'Etat russe a notamment évoqué des «perspectives» de coopération militaire malgré les sanctions internationales visant Pyongyang à cause de ses programmes nucléaires et de mise au point de missiles.
Washington avait de son côté exprimé sa «préoccupation» quant au possible achat de munitions nord-coréennes, et Séoul avait mis «fermement en garde» contre toute transaction de ce type.
Après s'être tournée vers l'Iran pour qu'il lui livre des centaines de drones explosifs, la Russie pourrait trouver des ressources utiles auprès de Pyongyang, qui dispose d'importants stocks de matériel soviétique et produit en masse des armes conventionnelles.
Les roquettes de calibre 122 mm destinées aux lance-roquettes multiples (MLRS) BM-21 «Grad» de l'époque de l'URSS, qui équipent les forces russes en Ukraine et figurent dans l'arsenal nord-coréen, sont notamment susceptibles d'intéresser la Russie.
En échange, Pyongyang pourrait se voir fournir pétrole et biens alimentaires russes, voire un accès à des technologies spatiales.
Moscou a évoqué une possible aide à la fabrication de satellites, après l'échec de deux récentes tentatives de la Corée du Nord de placer en orbite un satellite militaire espion mais a aussi proposé d'envoyer un cosmonaute nord-coréen dans l'espace, selon les agences de presse russes, ce qui constituerait une première pour ce pays.