En grève après l'accident Les cheminots grecs dénoncent le «manque de respect» des décideurs

ATS

3.3.2023 - 09:28

Après une première journée de grève jeudi, le personnel ferroviaire grec se croise de nouveau les bras vendredi. Ils dénoncent «le manque de respect dont ont fait preuve les gouvernements envers les chemins de fer, ce qui a conduit à la catastrophe» de mardi soir.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu dans le pays pour protester contre la mort de dizaines de personnes mardi soir, dans le pire accident ferroviaire enregistré en Grèce.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu dans le pays pour protester contre la mort de dizaines de personnes mardi soir, dans le pire accident ferroviaire enregistré en Grèce.
KEYSTONE

3.3.2023 - 09:28

«Malheureusement, nos demandes constantes de recrutement de personnel permanent, de meilleure formation mais surtout d'adoption des technologies de sécurité modernes ont toutes été définitivement jetées à la poubelle», a déploré les syndicats de cheminots. Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a particulièrement mis en exergue le manque de sécurité sur la ligne où est survenue la collision. «Toute (la signalisation) est faite manuellement. C'est depuis l'an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas», s'est-il emporté.

Les trains ont en effet circulé plusieurs kilomètres sur la même voie reliant Athènes à Thessalonique, les deux plus grandes villes grecques, avant de se heurter de plein fouet mardi peu avant minuit.

Jeudi soir, quelque 2000 personnes ont manifesté à Thessalonique, dans le nord de la Grèce, pour dénoncer les défaillances du système ferroviaire grec.

Dans un climat tendu sur les plateaux de télévision, les deux principaux partis grec – les conservateurs de Nouvelle Démocratie, au pouvoir, et la formation de gauche Syriza – se sont chacun accusé de l'échec du système de freinage d'urgence censé s'actionner en cas de danger.

Sur les lieux de la catastrophe, les opérations de sauvetage devraient prendre fin vendredi, ont indiqué les secours. Une équipe de médecins légistes tentent entre-temps d'identifier les victimes décédées dans l'accident.

Mercredi soir, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a imputé le drame à une «tragique erreur humaine». Le chef de gare de Larissa, dans le centre du pays, a reconnu une responsabilité et a été arrêté mercredi. Un deuil national de trois jours a été décrété pour cette collision frontale entre un train de passagers et un convoi de marchandises, qui a causé la mort d'au moins 57 personnes.

ATS