Les dirigeants des principaux pays concernés par le conflit en Libye se sont engagés dimanche à respecter l'embargo sur les armes décidé en 2011 par les Nations unies. Ils vont également renoncer à toute «interférence» étrangère dans le conflit.
Lors d'une conférence sous l'égide de l'ONU à Berlin, onze pays dont la Russie et la Turquie ont convenu qu'il n'existait pas de «solution militaire» à ce conflit, qui déchire la Libye depuis près de 10 ans, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à l'issue des discussions. Les participants ont appelé à un véritable cessez-le-feu permanent sur le terrain, qui se fait attendre malgré l'entrée en vigueur le 12 janvier d'une fragile trêve.
Pour s'assurer du respect effectif et durable de la fin des hostilités, des rencontres inter-libyennes entre représentants militaires des deux camps devraient être organisées prochainement. Une invitation sera lancée «dans les prochains jours», a assuré Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU.
«Commission militaire»
Pour la consolidation du cessez-le-feu, l'émissaire de l'ONU avait appelé les deux camps rivaux à former une «Commission militaire» composée de dix officiers, 5 de chaque côté. Cette commission aura pour mission de définir sur le terrain les mécanismes de mise en oeuvre du cessez-le-feu.
Les participants sont aussi tombés d'accord pour «respecter» strictement l'embargo sur les armes et que «cet embargo serait plus strictement contrôlé qu'auparavant», a expliqué la chancelière lors d'une conférence de presse commune avec Antonio Guterres, et l'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé. L'embargo a été décrété en 2011 par l'ONU mais est largement resté lettre morte.
Risque d'escalade
«Nous avons assisté à une escalade dans le conflit. Il a atteint ces derniers jours une dimension dangereuse», a en effet fait valoir M. Guterres. Il a pointé le «risque d'une véritable escalade régionale».
Autre point sensible du conflit: les interventions plus ou moins directes de pays étrangers dans ce conflit. «Tous les participants se sont également engagés à renoncer à des interférences dans le conflit armé ou les affaires intérieures de la Libye», a indiqué M. Guterres.
La Turquie soutient en effet militairement le gouvernement de Fayez al-Sarraj à Tripoli et la Russie, malgré ses dénégations, est soupçonnée d'appuyer l'homme fort de l'est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar. Depuis la reprise des combats entre camps rivaux en Libye en avril 2019, plus de 280 civils et 2000 combattants ont été tués et, selon l'ONU, plus de 170'000 habitants ont été déplacés.
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