Soudan Accord sur un organe de transition au Soudan

ATS

13.5.2019 - 19:11

Des milliers de manifestants campent depuis le 6 avril devant le QG de l'armée à Khartoum. Ils exigent du Conseil militaire qu'il cède le pouvoir à une administration civile. Des pourparlers ont recommencé à ce sujet lundi (archives).
Des milliers de manifestants campent depuis le 6 avril devant le QG de l'armée à Khartoum. Ils exigent du Conseil militaire qu'il cède le pouvoir à une administration civile. Des pourparlers ont recommencé à ce sujet lundi (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/STRINGER

Les généraux soudanais et les représentants de la contestation populaire sont parvenus lundi à un accord sur un nouveau «Conseil souverain», en plus d'un cabinet et d'une assemblée législative. Ces organes remplaceront le Conseil militaire actuellement au pouvoir.

«Au cours de la réunion d'aujourd'hui (lundi), nous nous sommes mis d'accord sur la structure des organes (de transition) et leurs prérogatives», a déclaré un porte-parole des protestataires, Taha Osman. Ces organes sont un «Conseil souverain, un cabinet et une assemblée législative», a-t-il précisé.

«Les discussions de demain (mardi) vont porter sur la durée de la période de transition et la composition du (nouveau) conseil» et des deux autres organes, a-t-il ajouté. Le Conseil militaire et les représentants du mouvement de contestation au Soudan ont repris lundi des discussions cruciales sur le transfert du pouvoir à une autorité civile, exigé par les manifestants qui participent depuis des semaines à un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum.

Divergences sur la composition du Conseil

Les deux parties divergeaient notamment sur la composition d'un Conseil souverain appelé à remplacer le Conseil militaire qui a pris le pouvoir après l'éviction du président soudanais Omar el-Béchir le 11 avril. L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, veut qu'il soit dominé par les civils. L'armée cherche à ce qu'il comprenne une majorité de militaires.

Les généraux souhaitent une période de transition de deux ans. Les protestataires veulent que cette période s'étende sur quatre ans.

Au pouvoir depuis près de 30 ans, le président Omar el-Béchir a été destitué à l'issue d'une série de manifestations populaires qui ont débuté le 19 décembre, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain dans un pays à l'économie exsangue.

Béchir inculpé

Le président déchu a par ailleurs été inculpé pour «le meurtre de manifestants» pendant les protestations contre son régime, a indiqué lundi le Procureur général soudanais. «Omar el-Béchir et d'autres (personnalités) ont été inculpés pour incitation et participation au meurtre de manifestants», selon un communiqué du Procureur.

L'inculpation de l'ancien président, actuellement emprisonné à Khartoum, fait suite à une plainte déposée pour la mort d'un médecin durant des protestations à Burri, un quartier de l'est de Khartoum, selon la même source. Dans son communiqué, le Procureur général a recommandé l'«accélération des enquêtes sur les meurtres d'autres manifestants».

Selon une association de médecins proche de la coordination des protestataires, l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), 90 personnes ont été tuées par les forces de l'ordre depuis le début des manifestations le 19 décembre. Les autorités parlent quant à elles d'un bilan de 65 morts.

Omar el-Béchir fait l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale, pour des accusations de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans le cadre du conflit au Darfour, ouest du Soudan. Fin avril, le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution du président Béchir avait refusé de l'extrader, laissant cette éventuelle décision à un futur gouvernement civil.

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