France Affaire Sarkozy: un témoin s'étant retiré, le procureur réagit

ATS

12.11.2020 - 19:13

Les mises en examen de l'ex-président Nicolas Sarkozy s'appuient «sur des indices graves ou concordants qui ne se limitent pas aux déclarations d'une seule personne», a écrit le procureur national financier (PNF) Jean-François Bohnert dans un communiqué jeudi.
Les mises en examen de l'ex-président Nicolas Sarkozy s'appuient «sur des indices graves ou concordants qui ne se limitent pas aux déclarations d'une seule personne», a écrit le procureur national financier (PNF) Jean-François Bohnert dans un communiqué jeudi.
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Les mises en examen de Nicolas Sarkozy dans l'enquête sur un supposé financement libyen de sa campagne 2007 ne s'appuient pas, selon le procureur, que sur les déclarations de Ziad Takieddine, qui est revenu mercredi sur ses accusations contre l'ex-président.

«Les mises en examen intervenues dans ce dossier s'appuient, conformément aux dispositions du code de procédure pénale, sur des indices graves ou concordants qui ne se limitent pas aux déclarations d'une seule personne», écrit le procureur national financier (PNF) Jean-François Bohnert dans un communiqué jeudi.

Dans un entretien accordé à Paris Match et diffusé mercredi soir par BFMTV, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, en fuite à Beyrouth, a fait volte-face en affirmant que «M. Sarkozy n'a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle, ni M. Kadhafi ne pouvait le faire parce qu'il ne le faisait jamais».

Cet intermédiaire, au coeur des relations entre la France et l'ancien régime de Mouammar Khadafi, est ainsi revenu sur ses accusations répétées depuis huit ans contre le clan Sarkozy, suscitant des déclarations triomphales de l'ex-président et de dirigeants de la droite.

Les huit «rectifications» du procureur

«Les déclarations de M. Ziad Takieddine (...) appellent les précisions et rectifications suivantes», a réagi le procureur financier en listant huit remarques.

Le PNF rappelle d'abord que M. Takieddine s'est exprimé sur ce financement à partir de 2012 auprès du juge chargé du volet financier de l'affaire Karachi et auprès de journalistes «allant jusqu'à s'incriminer lui-même».

Défendant ensuite les conditions dans lesquelles ses déclarations successives ont été reçues par les juges, «en présence de son avocat», le PNF souligne que «M. Takieddine a disposé de tout le temps nécessaire pour relire ses procès-verbaux d'auditions avant de les signer».

«Il n'a jamais formulé la moindre observation sur le déroulement de ses interrogatoires», poursuit le communiqué.

Dans sa déclaration, M. Takieddine a mis en cause nommément le juge Serge Tournaire, initialement chargé de l'enquête jusqu'à l'été 2019. «Je le dis haut et fort, ce juge Tournaire a bien voulu tourner ça à sa manière et me faire dire des propos qui sont totalement contraires aux propos que j'ai dits», a-t-il affirmé.

Pour le procureur financier, «les accusations portées à l'encontre de M. Serge Tournaire (...) sont dépourvues de tout fondement».

«Interrogé à six reprises par différents juges d'instruction y compris après le départ de M. Serge Tournaire, M. Ziad Takieddine n'est jamais revenu sur ses premières déclarations», souligne M. Bohnert.

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