Alternative au gaz Alsachimie va chauffer 40'000 logements grâce aux déchets

ATS

13.7.2022 - 08:26

L'usine chimique Alsachimie, basée à Chalampé (Haut-Rhin), va économiser l'équivalent de la consommation de 40'000 logements en gaz naturel grâce à la combustion de déchets, a-t-elle annoncé mardi.

Les déchets, qui seront brûlés, sont constitués par exemple de vieux plastiques, de bois et d'objets encombrants qui partent aujourd'hui en enfouissement (archives).
Les déchets, qui seront brûlés, sont constitués par exemple de vieux plastiques, de bois et d'objets encombrants qui partent aujourd'hui en enfouissement (archives).
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«Nous allons passer de 80% à environ 40% de gaz naturel dans notre mix (ou bouquet) énergétique à la fin du premier trimestre 2023», a déclaré Frédéric Fournet, directeur d'Alsachimie.

Selon Frédéric Fournet, l'économie de gaz se montera ainsi à 600 gigawattheures par an. Ce chiffre représente l'équivalent de la consommation énergétique de 40'000 logements en France, compte tenu d'une moyenne de 15'000 kilowattheures (Kwh) par habitation mesurée en 2020 par le Ministère de la transition écologique.

Cette décision est bien antérieure aux tensions actuelles sur le prix et les approvisionnements de gaz, mais elle les a anticipées, a relevé Frédéric Fournet.

«Le projet s'est engagé en 2018 alors que le gaz était abondant et peu onéreux, mais nous avions le souci de réduire notre dépendance à cette énergie achetée à l'étranger», a-t-il souligné.

La substitution viendra de déchets, des «combustibles solides de récupération» (CSR), qui seront produits sur place par une unité du groupe allemand spécialisé B+T. Cela représente pour celui-ci un investissement de 120 millions d'euros, a précisé la direction d'Alsachimie, société commune à l'allemand BASF et au belge Domo Chemicals, qui fabrique des produits intermédiaires du Nylon.

Objets encombrants

Entre 150'000 et 170'000 tonnes de déchets seront nécessaires chaque année pour produire les 600 gigawattheures prévus, a souligné Francis Muller, directeur adjoint de B+T Energie France, au cours d'une visite de presse à Chalampé. Constitués par exemple de vieux plastiques, de bois et d'objets encombrants, ces déchets «partent aujourd'hui en enfouissement», a ajouté Francis Muller.

Les premiers essais commenceront à la fin du mois, pour un «objectif de mise en service en février 2023», a-t-il poursuivi. Partagée entre Alsachimie et d'autres sociétés (Butachimie, Linde), la plate-forme de Chalampé est la plus importante consommatrice de gaz naturel de France.