GazaBlinken pousse pour un cessez-le-feu: «il est temps de cesser les marchandages»
ATS
13.6.2024 - 06:11
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est dit déterminé mercredi à faire pression pour un cessez-le feu à Gaza. Il a émis l'espoir que les divergences entre le Hamas palestinien et Israël pourront être comblées, après huit mois de guerre.
Keystone-SDA
13.06.2024, 06:11
ATS
Sur le terrain, des bombardements israéliens meurtriers ont continué de viser plusieurs secteurs du territoire, où des habitants crient leur désespoir. «Le Hamas ne voit pas que nous sommes fatigués? Nous sommes morts, détruits (...) La guerre doit cesser à n'importe quel prix. Nous n'en pouvons plus», a lancé à l'AFP un habitant de Gaza, dans le nord du territoire assiégé par l'armée israélienne.
«Assez! nous sommes exténués! Chaque jour nous sommes forcés à nous déplacer. Nos enfants sont privés de nourriture et d'eau», s'est écrié Ezzedine al-Belbissi du camp de Bureij (centre).
«Cesser les marchandages»
Concluant à Doha une tournée dans quatre pays dont Israël, M. Blinken a affirmé que son pays travaillerait avec les autres pays médiateurs – Qatar et Egypte -, afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu. «Plus cela (la guerre) dure, plus les gens souffriront, et il est temps de cesser les marchandages», a-t-il dit.
Mardi, le Hamas a annoncé avoir remis au Qatar et à l'Egypte sa réponse au plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden.
Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël, et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.
Faire «pression» sur Israël
Le contenu de la réponse du Hamas n'a pas été révélé. Mais M. Blinken a déclaré à Doha que «certains changements» réclamés par le Hamas étaient «réalisables, d'autres pas». «Je pense que ce fossé peut être comblé», a-t-il ajouté.
En annonçant le plan de cessez-le-feu, M. Biden l'avait présenté comme une proposition israélienne. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme qu'il poursuivra la guerre jusqu'à la défaite du Hamas.
Antony Blinken «continue de parler de l'accord d'Israël à la dernière proposition (de cessez-le-feu), mais nous n'avons entendu aucun responsable israélien s'exprimer à ce sujet», a plus tard indiqué le Hamas dans un communiqué. «Dans ce contexte, nous appelons M. Blinken et le gouvernement Biden à faire pression directement» sur Israël, a ajouté le mouvement dans son communiqué.
«Amendements» exigés
Selon une source proche des discussions, la réponse du Hamas contient des «amendements» au plan annoncé par Joe Biden, «notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza». Des exigences déjà formulées par le mouvement palestinien et rejetées par Israël.
Le bureau de M. Netanyahu a annoncé la tenue d'une réunion de responsables de la sécurité mercredi soir après «la réponse négative du Hamas au sujet de la libération des otages», sans donner plus de détails.
Le Forum des familles, principale association de proches d'otages, a exhorté le gouvernement à agir vite car «tout délai pourrait mettre gravement en danger les otages.»
A Doha, M. Blinken a affirmé que les Etats-Unis présenteraient «dans les semaines à venir les éléments clés» pour l'après-guerre. «Y compris des idées concrètes sur la manière de gérer la gouvernance, la sécurité et la reconstruction» à Gaza.
«Crimes contre l'humanité»
Sur le terrain, les opérations israéliennes ne connaissent pas de répit. Mercredi, sept personnes ont été tuées à Gaza-Ville et un enfant a été tué à Rafah dans le sud, selon des médecins.
A Genève, une commission d'enquête de l'ONU a estimé qu'Israël était responsable de «crimes contre l'humanité», notamment pour «extermination», dans le territoire palestinien. Elle a aussi accusé les autorités israéliennes et sept groupes armés palestiniens, dont le Hamas, de crimes de guerre. L'ambassade israélienne à Genève a accusé la commission de «discrimination systématique» à l'encontre d'Israël.