«J'ai confiance»Après le choc, l'heure des grandes explications a sonné
AFP
11.6.2024
Emmanuel Macron doit tenir mardi après-midi une conférence de presse, deux jours après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale et la convocation d'élections législatives anticipées, pour lesquelles le RN appelle au «rassemblement», en visant notamment LR, et la gauche au «front populaire», avec des candidatures communes dans chaque circonscription.
AFP
11.06.2024, 09:11
11.06.2024, 09:15
Barman Nicolas
A 19 jours du premier tour - la campagne la plus courte dans l'histoire de la Ve République -, le chef de l'Etat renoue avec l'exercice de la grand-messe des questions-réponses avec les journalistes, une manière d'apparaître comme le véritable chef d'une majorité en grand danger.
Selon un sondage Harris Interactive - Toluna paru lundi, le RN est crédité de 34% d'intentions de vote pour le scrutin du 30 juin, qui lui permettrait selon l'institut d'obtenir une majorité relative à l'Assemblée une semaine plus tard, avec 235 à 265 députés.
Les macronistes, avec 19%, ne pourraient tabler que sur 125 à 155 sièges.
Gabriel Attal silencieux depuis dimanche soir
«J'ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures», avait déjà écrit lundi sur X Emmanuel Macron, un activisme qui tranche avec la grande discrétion de son Premier ministre, Gabriel Attal, silencieux depuis dimanche soir.
Marine Le Pen : «On a une chance historique»
Le camp lepéniste, fort de son nouveau statut de favori après son triomphe aux européennes, s'est en revanche exposé pour tenter de bâtir le «rassemblement» autour de Jordan Bardella, lequel a vocation à devenir Premier ministre en cas de succès, a assuré lundi Marine Le Pen lors d'un entretien au 20H de TF1 - déclinant au passage le poste pour elle-même.
«On a une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails», a estimé la triple candidate malheureuse à la présidentielle, en se disant «bien sûr capable» de ne pas présenter de candidat face à des candidats LR avec lesquels un accord aurait été trouvé.
«C'est ce sur quoi nous travaillons mais avec des points politiques sur lesquels chacun se met d'accord. (...) Je pense qu'avec un grand nombre d'élus, nous le sommes», a-t-elle poursuivi, évoquant «un projet fondé sur deux grands chantiers, la défense du pouvoir d'achat et le redressement de l'économie et la lutte contre l'insécurité et l'immigration».
La triple candidate malheureuse à l'élection présidentielle avait reçu dans l'après-midi sa nièce Marion Maréchal, tête de liste des zemmouristes de Reconquête.
«J'ai rencontré d'ailleurs un certain nombre d'autres responsables pour pouvoir justement construire cette majorité», a-t-elle assuré, en considérant que «c'est ce que les Français attendent de nous».
Mme Maréchal a pour sa part indiqué qu'elle allait s'entretenir mardi avec Nicolas Dupont-Aignan, le patron de Debout la France.
A gauche, les cartes ont été rebattues
PS, EELV, PCF et LFI ont appelé à «la constitution d'un front populaire» et indiqué vouloir «soutenir des candidatures uniques dès le premier tour» des élections législatives, dans un communiqué également signé par Place publique ou encore Générations.
Ils ont encore appelé à «rejoindre les cortèges» prévus ce week-end à l'appel de la CFDT, la CGT, l'UNSA, la FSU et Solidaires et à «manifester largement».
«Ce ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon»
Quelques heures plus tôt, sur France 2, Raphaël Glucksmann avait répété sa ligne de fermeté face à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Il a surtout proposé qu'en cas de victoire de la gauche, le nom de l'ex-secrétaire général de la CFDT Laurent Berger soit proposé pour le poste de Premier ministre - une idée qui n'a pour l'heure pas été reprise par les autres partis de gauche.
Auréolé de ses 13,83% de suffrages obtenus dimanche, M. Glucksmann a exclu de devenir lui-même chef du gouvernement. Mais celui qui dirigeait la liste soutenue par le PS, arrivée première à gauche aux européennes, a prévenu: «Ce ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon» non plus, en prônant de «ne pas refaire la Nupes».
Tous sont quoi qu'il en soit pressés par le temps: les candidatures devront être déposées entre mercredi et dimanche, 18H00, selon le décret publié lundi au Journal officiel, alors que la campagne électorale pour le premier tour débutera lundi prochain.
Européennes: plusieurs centaines de personnes place de la République à Paris contre le RN
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche place de la République à Paris pour manifester contre la large victoire aux européennes du Rassemblement national.