Kenya Après une présidentielle tendue, le Kenya divisé

ATS

2.11.2017 - 12:37

Nairobi

Le Kenya paraissait vendredi encore plus divisé au lendemain d'une présidentielle boycottée par l'opposition. Le taux de participation s'est établi à seulement 34,5% des électeurs inscrits, a déclaré le président de la Commission électorale, Wafula Chebukati.

Cela correspond à un total de 6,55 millions de votants. Par comparaison, 80% des électeurs inscrits avaient pris part à l'élection du 8 août dernier, annulée par la Cour suprême qui avait ordonné qu'une nouvelle présidentielle ait lieu dans les 60 jours.

Les opérations de compilation des résultats se poursuivaient et vendredi matin. Mais le résultat ne fait aucun doute: le sortant Uhuru Kenyatta - de l'ethnie majoritaire kikuyu - est assuré de l'emporter, son rival historique, l'opposant Raila Odinga, ayant décidé de ne pas participer à ce qu'il a qualifié de "mascarade" électorale.

M. Odinga avait estimé que la Commission électorale n'avait pas procédé à des changements de personnel nécessaires. Il avait appelé ses partisans à boycotter cette nouvelle élection et à rester chez eux.

Quatre morts dans des heurts

Des manifestants se sont heurtés à la police jeudi pour dénoncer l'organisation au Kenya du nouveau scrutin. Dans quatre des 47 comtés du pays, tous situés dans l'ouest du pays qui passe pour un bastion de l'opposition, l'élection a été repoussée à samedi. Plus de dix bureaux de vote n'ont pas même pu ouvrir leurs portes jeudi, en raison des conditions de sécurité, a indiqué la Commission électorale.

Au total, quatre personnes ont été tuées jeudi dans des heurts avec les forces de police. Trois ont été abattues à Kisumu, a déclaré le gouverneur, Anyang Nyong'o, et une autre dans le comté voisin, Homa Bay, selon la police.

Des scènes de violence ont été signalées également, jeudi, à Kibera et à Mathare, deux bidonvilles de la capitale Nairobi.

Vendredi matin, les magasins ont commencé à rouvrir dans Kisumu et les rues retrouvaient leur animation habituelle. Il en allait de même à Kibera et Mathare, même si les rues restaient jonchées de pierres et des débris de barricades incendiées.

Une cinquantaine de personnes ont péri, la plupart sous les balles des forces de sécurité, depuis le scrutin du 8 août, lors de manifestations de contestation du processus électoral. Le Kenya redoute une répétition des violences post-électorales de 2007, quand des affrontements entre partisans de Mwai Kibaki, président sortant proclamé vainqueur, et de Raila Odinga avaient fait 1200 morts.

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