Livraisons d'armes à l'Ukraine Zelensky demande à l'UE d'«aller plus vite» que la Russie

ATS

9.2.2023 - 14:26

Longuement acclamé par les députés européens, le président Volodymyr Zelensky a été accueilli en héros jeudi à Bruxelles. Il a réclamé aux 27 des livraisons d'armes plus rapides face aux avancées de l'armée russe, un an après le début de l'invasion de l'Ukraine.

"Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne", a déclaré le dirigeant ukrainien au cours d'un sommet européen.
"Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne", a déclaré le dirigeant ukrainien au cours d'un sommet européen.
ATS

9.2.2023 - 14:26

«Nous ne défendons pas que notre territoire, nous défendons notre maison européenne», a déclaré le dirigeant ukrainien au cours d'un sommet européen. Il a «personnellement» remercié les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE de leur «soutien sans faille» ces derniers mois.

Mais il a prévenu qu'il faudrait faire plus. «Nous avons besoin d'artillerie, de munitions, de chars modernes, de missiles à longue portée, d'avions de chasse modernes (...). Merci d'en faire davantage. Nous devons aller plus vite que notre agresseur», a-t-il martelé, soulignant la mobilisation en cours côté russe.

Durcir les sanctions

Il a également appelé à durcir les sanctions économiques contre Moscou. Dans la matinée, Volodymyr Zelensky a d'abord été accueilli par les eurodéputés qui lui ont réservé une ovation debout, après des étapes à Londres et Paris la veille. Manifestement ému, la main sur le coeur, il a écouté l'hymne ukrainien aux côtés de la présidente du Parlement, Roberta Metsola qui a salué «une journée historique pour l'Europe».

«Bienvenue chez vous, bienvenue dans l'UE!», lui a lancé le président du Conseil européen, Charles Michel. L'Union européenne et ses Etats membres évaluent à «au moins» 67 milliards d'euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le commencement, le 24 février 2022, du conflit.

M. Zelensky, qui a voyagé de Paris dans l'avion Falcon du président français Emmanuel Macron, poursuit une mini-tournée européenne entamée mercredi, son deuxième déplacement seulement à l'étranger depuis le déclenchement par la Russie de la guerre. Il s'est rendu en visite aux Etats-Unis en décembre.

Succès de l'armée russe

Le moment est crucial pour l'Ukraine qui s'inquiète des récents succès de l'armée russe dans le Donbass et craint une offensive d'ampleur dans les prochaines semaines.

Sur la ligne de front dans l'est de l'Ukraine, le commandement militaire régional de Lougansk a averti que la Russie attaquait près de la ville de Kreminna et était en train de détruire trois localités voisines. «Nous avons besoin de plus de véhicules blindés et de munitions», a-t-il fait savoir.

L'UE va «poursuivre le soutien à l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire», a promis le chancelier allemand Olaf Scholz. «Il est très important que nous accélérions l'aide militaire. Nous devons faire plus», a plaidé la Première ministre estonienne, Kaja Kallas.

Temporisation sur les avions

Reçu a Londres mercredi par le Premier ministre Rishi Sunak et par le roi Charles III, le président ukrainien avait été accueilli à Paris mercredi soir par Emmanuel Macron qui avait aussi convié Olaf Scholz pour un dîner tardif à l'Elysée.

MM. Macron et Scholz ont pour l'instant temporisé sur les avions. «Je suis convaincu qu'il faut privilégier les livraisons utiles pour mener ces opérations et résister plutôt que les engagements qui arriveront très tard ou très loin», a expliqué le président français à Bruxelles, assurant que la question des avions n'avait pas été discutée à Paris avec M. Zelensky.

«Il faut regarder ce qui est livrable à court terme», a-t-il insisté. A Londres déjà, le président ukrainien avait demandé «des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté».

Les tabous tombent

Jusqu'ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir cette étape, de crainte d'une escalade avec Moscou. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.

Un porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a averti jeudi contre «un engagement croissant de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de la France dans le conflit». «La frontière entre engagement indirect et direct disparaît peu à peu. On ne peut que le regretter», a-t-il dit.

Semblant entrouvrir la porte à des livraisons d'aéronefs, le chef du gouvernement britannique a promis de former des pilotes de chasse «aux normes de l'Otan». Il a demandé à l'armée britannique d'étudier de possibles livraisons d'avions, une solution qui n'est envisageable qu'"à long terme».

Londres a par ailleurs affirmé que ses chars Challenger seraient opérationnels «le mois prochain» et a promis d'envoyer immédiatement des capacités d'artillerie de plus longue portée, sans détailler.

L'Allemagne compte, quant à elle, fournir avec ses alliés fin avril un premier bataillon de ses chars Leopard 2, très attendus.

ATS