Le parquet général du Brésil a demandé vendredi à la Cour suprême d'ouvrir une enquête sur l'ex-président Jair Bolsonaro pour son éventuelle responsabilité dans le saccage de bâtiments publics par ses partisans à Brasilia le 8 janvier.
Le parquet général demande d'enquêter sur Bolsonaro pour l'assaut de Brasilia (archives).
Jair Bolsonaro se trouve en Floride depuis le mois de décembre (archives).
Assaut de Brasilia: Bolsonaro également visé par l'enquête - Gallery
Le parquet général demande d'enquêter sur Bolsonaro pour l'assaut de Brasilia (archives).
Jair Bolsonaro se trouve en Floride depuis le mois de décembre (archives).
Le juge de la cour suprême a répondu favorablement à la demande du parquet général. L'ancien chef d'Etat d'extrême droite, battu de justesse par le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à la présidentielle d'octobre, «a effectué une incitation publique à l'exécution d'un crime» en diffusant sur les réseaux sociaux une vidéo «mettant en cause la régularité de l'élection présidentielle de 2022», avait expliqué le parquet dans un communiqué.
Cette vidéo a été publiée deux jours après l'invasion du siège de la présidence, du congrès et de la cour suprême par des milliers de bolsonaristes, puis effacée, a rappelé le parquet. Mais elle pourrait selon lui apporter «un lien de preuve» justifiant «une enquête globale sur les actes effectués avant et après le 8 janvier 2023» par M. Bolsonaro.
Bolsonaro conteste
L'ancien président «n'a jamais eu le moindre lien ou participation avec ces mouvements», ont affirmé ses avocats dans un communiqué, en attribuant les violences de Brasilia à des éléments «infiltrés».
M. Bolsonaro, qui se trouve aux Etats-Unis depuis la fin décembre, avait déjà été épinglé vendredi pour des dépenses somptuaires durant son mandat, comme les 20'000 francs déboursés en une fois dans un modeste restaurant du nord du Brésil ou les 10'000 francs dans une boulangerie le lendemain du mariage de son fils.
Les relevés de compte de la carte de crédit présidentielle sur ses quatre années de mandat (2019-2022) ont été publiés sur un site officiel du gouvernement Lula, qui a commencé à lever un secret imposé pour 100 ans par son prédécesseur sur des milliers de documents officiels.
Projet de décret très compromettant
L'ouverture d'une enquête visant M. Bolsonaro suit une autre révélation déjà liée au remake de l'assaut du Capitole américain le 6 janvier 2021, et qui met en cause l'ex-ministre de la justice, Anderson Torres, chez qui a été retrouvé un projet de décret qui aurait pu permettre l'annulation de l'élection de Lula à la présidence.
Ce document très compromettant révélé jeudi soir par le quotidien Folha de S. Paulo a été trouvé lors de perquisitions au domicile de cet ancien ministre, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour «collusion» présumée avec les auteurs des violences de Brasilia.
«Nous allons attendre qu'il se présente jusqu'à lundi. Si ce n'est pas le cas, nous lancerons la semaine prochaine la procédure de demande d'extradition», a annoncé vendredi Flavio Dino, ministre de la justice de Lula, en fonction depuis le 1er janvier.
M. Torres n'a cessé de clamer son innocence. Il se trouve aux Etats-Unis et a promis de rentrer au Brésil pour se rendre aux autorités, sans pour autant indiquer de date précise.
Le document de trois pages trouvé chez lui prévoyait que le gouvernement fédéral prenne le contrôle du tribunal supérieur électoral (TSE), qui veille à la bonne marche du scrutin, «pour assurer la préservation et le rétablissement de la transparence, et approuver la régularité du processus électoral de la présidentielle de 2022».