Moyen-OrientAttaque de drone: trois militaires américains tués en Jordanie
ATS
28.1.2024 - 17:58
Trois militaires américains ont été tués et plusieurs blessés dans une attaque au drone en Jordanie, a annoncé dimanche Washington. Joe Biden a menacé les auteurs, des membres de groupes pro-Iran selon lui, de représailles.
28.01.2024, 17:58
29.01.2024, 06:26
ATS
C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début, le 7 octobre, de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, faisant de nouveau craindre une escalade des tensions sur fond de guerre larvée entre Israël et l'Iran.
«Aujourd'hui, l'Amérique a le coeur lourd. La nuit dernière, trois militaires américains ont été tués, et plusieurs blessés dans une attaque de drone sur nos forces basées dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne», a déclaré le président américain dans un communiqué. Le commandement américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a précisé que 25 soldats avaient été blessés.
«N'ayez aucun doute: nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, quand et comme nous le voulons», a ajouté Joe Biden, le ton menaçant. Il a affirmé qu'à ce stade, «nous savons que cela a été mené par des groupes de combattants radicaux soutenus par l'Iran opérant en Syrie et en Irak».
Jordanie ou Syrie?
Le président américain s'est entretenu de la situation dimanche avec sa vice-présidente Kamala Harris et les chefs de la diplomatie, du Pentagone et de la CIA notamment, a fait savoir la Maison Blanche.
Le porte-parole du gouvernement jordanien, Muhannad Mubaidin, a lui affirmé que l'attaque n'avait pas eu lieu en Jordanie mais avait «visé la base d'Al-Tanf en Syrie», une base stratégique de la coalition antidjihadiste située dans une zone désertique près des frontières jordanienne et irakienne.
Sur son compte Telegram, la «Résistance islamique en Irak», nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des «attaques menées dimanche à l'aube avec des drones» contre trois bases en territoire syrien, dont celles d'Al-Tanf et de Rukban, toutes proches.
Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort des trois soldats «est un message à l'administration américaine»: «la poursuite de l'agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale» avec la colère «de l'ensemble» du monde musulman.
Contexte explosif
Ces décès militaires américains interviennent dans un contexte explosif: à la guerre à Gaza se sont en effet ajoutées de multiples frappes et attaques entre, d'un côté, l'Iran et ses alliés régionaux, et de l'autre Israël, les Etats-Unis et leurs partenaires.
Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie. Elles sont généralement revendiquées par la «Résistance islamique en Irak».
Washington avait jusqu'ici répondu par des frappes ciblées en Irak mais ces représailles sont demeurées pour l'instant contenues. L'Iran et les Etats-Unis ont répété ne pas souhaiter une déflagration régionale.
Mer Rouge
Plusau sud, les Houthis visent depuis plusieurs mois le trafic maritime international au large du Yémen, disant agir en soutien des Palestiniens à Gaza. En réponse, Washington a bombardé à de nombreuses reprises depuis début janvier des positions de ces rebelles soutenus par Téhéran.
Les Etats-Unis ont même demandé à la Chine d'intercéder auprès de l'Iran pour que cessent ces attaques qui ont gravement perturbé le commerce mondial.Par ailleurs, Israël a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans ce pays. Israël fait aussi face, à sa frontière nord, à des échanges réguliers de tirs avec le Hezbollah libanais, très proche de l'Iran.
Les groupes soutenus par l'Iran dans la région disent agir en réaction à au lourd bilan humain à Gaza et en solidarité avec les Palestiniens.