Ukraine Au moins 50 morts dans l'attaque sur la gare de Kramatorsk

ATS

8.4.2022 - 10:48

Au moins 50 personnes ont été tuées vendredi après que deux roquettes se sont abattues sur la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine. Moscou accuse Kiev d'avoir délibérément tiré dessus.

«Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 50 morts dont quatre enfants», a indiqué sur Facebook le porte-parole du SBU, Artiom Dekhtiarenko.

L'intérieur et l'entrée de la gare étaient couverts de sang, de longues traces s'étendant par endroits sur le trottoir et des rangées de bancs étant carbonisées.

Sur le parvis devant la gare, les restes d'un missile était toujours visible, sur lequel on pouvait lire en russe «Pour nos enfants». Des bagages abandonnés et d'innombrables débris et éclats de verre brisés jonchaient aussi le parvis et les environs de la gare.

Les corps, déposés devant des petites boutiques attenantes à la gare, ont ensuite été évacués dans des camions de l'armée, selon le correspondant de l'AFP. «Deux roquettes sont tombées sur la gare de Kramatorsk», avait dans un premier temps annoncé la compagnie ferroviaire ukrainienne.

La population comme «bouclier humain»

Pour Moscou, ce sont les forces ukrainiennes qui ont visé la gare. «Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev (...) était d'empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain», a affirmé le ministère russe de la Défense, assurant que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.

Après avoir retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait de la conquête du Donbass, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses, son objectif prioritaire. Elle multiplie ses attaques dans le sud et l'est, les autorités ukrainiennes s'efforçant, elles, d'évacuer les civils.

Zelensky demande armes et sanctions

L'Ukraine ne peut pas attendre davantage de nouvelles armes occidentales et a besoin de sanctions «puissantes» contre la Russie dignes des «cocktails Molotov» popularisés par la résistance finlandaise en 1939-40, a plaidé dans ce contexte son président Volodymyr Zelensky devant le Parlement finlandais.

Le chef de l'Etat ukrainien a critiqué «ceux qui nous font attendre, attendre les choses dont nous avons profondément besoin, attendre pour les moyens de défendre nos vies», alors que Kiev réclame plus d'armes puissantes et des sanctions économiques plus fortes de l'Occident.

«Nous avons besoin d'armes dont disposent certains de nos partenaires de l'Union européenne», a-t-il réaffirmé. «Combien de temps l'Europe peut-elle ignorer un embargo contre le pétrole russe? Combien de temps?», a-t-il ajouté.