PakistanUn attentat à la bombe lors d'un meeting fait plus de 40 morts
ATS
30.7.2023 - 15:56
Au moins une quarantaine de personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées dans l'explosion d'une bombe dimanche dans le nord-ouest du Pakistan. L'attaque a visé un rassemblement d'un parti islamique radical.
Keystone-SDA
30.07.2023, 15:56
30.07.2023, 19:02
ATS
Plus de 400 membres et sympathisants du parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F) dont étaient rassemblés sous une tente dans la ville de Khar, près de la frontière avec l'Afghanistan.
«Je peux confirmer qu'à l'hôpital nous avons 39 morts et 123 blessés, dont 17 patients dans un état grave», a déclaré à l'AFP Riaz Anwar, représentant du ministère de la Santé pour la province de Khyber Pakhtunkhwa.
L'ombre de l'EI
Des images de l'explosion circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps éparpillés dans la foule et des volontaires aidant les victimes ensanglantées à se rendre dans des ambulances.
Aucun groupe n'a revendiqué l'attentat, mais la section locale du groupe Etat islamique (EI) a déjà revendiqué des attentats contre le JUI-F. Le groupe djihadiste l'accuse d'hypocrisie, le parti religieux ayant soutenu les gouvernements successifs et l'armée.
L'année dernière, l'EI a ainsi dit être à l'origine d'attaques violentes contre des érudits religieux affiliés au parti, qui dispose d'un vaste réseau de mosquées et de madrasas (écoles coraniques) dans le nord et l'ouest du pays.
Le gouvernement pakistanais doit être dissous dans les prochaines semaines, avant les élections prévues en octobre ou novembre, et les partis politiques se préparent à faire campagne.
Recrudescence des attaques
Les attaques au Pakistan ont augmenté depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, puis la fin du cessez-le-feu entre le groupe taliban pakistanais Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) et le gouvernement pakistanais fin novembre.
En janvier, un homme, lié au TTP selon les autorités, avait fait exploser la bombe qu'il portait sur lui dans une mosquée à l'intérieur d'une base de la police à Peshawar (nord-est), tuant plus de 80 policiers.
Les attaques ont lieu principalement dans les régions limitrophes avec l'Afghanistan. Islamabad estime que certaines d'entre elles sont planifiées depuis le sol afghan, ce que Kaboul dément.
Le gouvernement taliban afghan a condamné cette attaque dimanche. «De tels crimes ne sont justifiés d'aucune manière», a déclaré son porte-parole, Zabihullah Mujahid, en présentant ses condoléances aux familles des victimes.
Guerre contre le terrorisme
Selon les analystes, les militants des anciennes zones tribales frontalières de l'Afghanistan se sont enhardis depuis le retour des talibans afghans.
Bajaur, où s'est déroulé l'explosion, est l'un des sept districts isolés qui bordent l'Afghanistan. La région a été un point névralgique de la guerre mondiale contre le terrorisme.
Le Pakistan était autrefois en proie à des attentats à la bombe quasi-quotidiens, mais une vaste opération militaire lancée en 2014 a permis de rétablir l'ordre dans une large mesure. La sécurité s'est depuis améliorée, le nord-ouest étant placé sous le contrôle des autorités pakistanaises après l'adoption d'une loi en 2018.