33 ans au total Aung San Suu Kyi condamnée à sept ans de prison supplémentaires

ATS

30.12.2022 - 06:44

La dirigeante birmane déchue Aung San Suu Kyi a été condamnée par un tribunal de la junte à sept ans de prison supplémentaires pour corruption, a indiqué vendredi une source judiciaire. L'opposante de 77 ans doit passer un total de 33 années derrière les barreaux.

La célèbre opposante Aung San Suu Kyi, âgée de 77 ans, a été emprisonnée juste après le coup d'Etat du 1er février 2021 (archives).
La célèbre opposante Aung San Suu Kyi, âgée de 77 ans, a été emprisonnée juste après le coup d'Etat du 1er février 2021 (archives).
ATS

Emprisonnée juste après le coup d'Etat du 1er février 2021, qui a mis fin à une brève période démocratique dans ce pays d'Asie du Sud-Est, Mme Suu Kyi a été poursuivie pour corruption, fraude électorale, violation de secrets d'Etat et des restrictions anti-Covid-19.

Elle avait déjà été condamnée à 26 ans de prison, pour quatorze charges différentes. Le tribunal de la junte a rendu son verdict vendredi pour les cinq dernières accusations de corruption.

Dans une affaire de location d'un hélicoptère pour un ministre, l'ancienne dirigeante est accusée de ne pas avoir respecté les règles et d'avoir causé «une perte pour l'Etat».

Résolution de l'ONU

Le verdict de vendredi marque la fin d'une procédure judiciaire à huis clos longue de 18 mois, qui vise à écarter Aung San Suu Kyi de la scène politique, selon les groupes de défense des droits fondamentaux. La cheffe de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) avait remporté haut la main les élections législatives de 2015 et de 2020.

L'armée a justifié son coup d'Etat en assurant avoir découvert des millions de votes irréguliers lors du dernier scrutin, considéré comme globalement libre par des observateurs internationaux.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé en décembre la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi, dans sa première résolution depuis des décennies sur la situation en Birmanie.

Cet appel, survenu dans un rare moment d'unité, a été rendu possible grâce à l'abstention de la Chine et de la Russie, habituels soutiens de Naypyidaw, qui ont renoncé à leur droit de veto. La junte a aussitôt accusé l'ONU de vouloir «déstabiliser» le pays.