Les avancées de la couverture santé ne sont pas suffisantes pour atteindre une couverture santé pour tous d'ici 2030. Dans un rapport publié dimanche à Genève, le directeur général de l'OMS appelle à investir 1% du Produit intérieur brut (PIB) dans cette question.
Cette part pourrait ne pas suffire dans les pays les plus pauvres. Pour autant, l'objectif d'une couverture pour tous «est atteignable», dit Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle les dirigeants politiques, qui doivent se réunir lundi à New York pour un sommet sur cette question, à établir des politiques pour l'honorer.
Devant la presse son directeur exécutif chargé de la couverture santé pour tous, Peter Salama, a estimé qu'une déclaration politique ne suffirait pas. Il faut une action et un financement, ajoute-t-il.
Selon M. Tedros, il faut une amélioration de l'accès aux soins primaire,s qui a besoin de 200 milliards de dollars supplémentaires par an. En plus de 170 milliards additionnels par an pour d'autres composantes. Soit une augmentation de 5% des dépenses de santé.
Cet engagement est «faisable» et «peu coûteux», selon M. Salama qui dit que la plupart des Etats peuvent l'honorer avec leurs propres ressources. Dans les pays les plus vulnérables, un tel investissement sur les soins primaires pourrait sauver 60 millions de personnes d'ici 2030. Le financement du dispositif de santé plus large contribuerait de son côté à éviter le décès de près de 100 millions de personnes.
Coûteuses pour les ménages
Au rythme actuel, de 39 à 63% de la population mondiale bénéficieront de soins primaires en 2030 sans avoir à être confrontés à des difficultés financières. On estimait cette part de 33% à près de 50% en 2017. Jusqu'à 5 milliards de personnes pourraient ne pas avoir accès à la santé en 2030.
La couverture «doit doubler», affirme encore l'OMS. En près de 20 ans, tous les régions et groupes de revenus ont avancé. Mais cette embellie se ralentit depuis 2010. Les pays pauvres ou en conflit sont les plus affectés. Mais, en termes absolus, ceux à revenus intermédiaires sont les moins bien dotés.
Autre inquiétude, les améliorations ont été coûteuses. La part des ménages qui dépensent plus de 10% de leurs revenus pour la santé s'est étendue en une quinzaine d'années de plus de 9 à près de 13%, selon des chiffres qui remontent à près de cinq ans.
Infrastructure visée
Elle a progressé de 1,2 point de pourcentage pour ceux qui attribuent à ce financement plus de 25% de leurs ressources. De quoi faire passer la population en situation de pauvreté de 1,8 à 2,5%.
Les conditions économiques n'expliquent pas à elles seules les avancées trop lentes. Les infrastructures, la qualité des prestations, le manque de personnel constituent plusieurs raisons.
L'accès aux soins reproductifs, malgré une amélioration, est encore trop peu élevé, notamment en Afrique. Autre difficulté plus largement, les données manquent pour des populations vulnérables comme les moins aisés, les migrants ou les réfugiés.
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