«Nouvel ordre mondial» Bâtir un nouveau monde: la mission de la Russie, assure Poutine

ATS

5.10.2023 - 19:18

Le président russe Vladimir Poutine a assuré jeudi que la mission de son pays était de bâtir «un nouveau monde», fustigeant «l'hégémonie» occidentale et plaçant l'assaut en Ukraine dans cette optique et non dans celle d'un «conflit territorial».

Le chef de l'Etat russe estime que «l'Occident a toujours besoin d'un ennemi contre lequel la lutte se justifie par la force et l'expansionnisme» (archives).
Le chef de l'Etat russe estime que «l'Occident a toujours besoin d'un ennemi contre lequel la lutte se justifie par la force et l'expansionnisme» (archives).
KEYSTONE/AP/Alexander Kazakov

Keystone-SDA

«Nous sommes essentiellement confrontés à la tâche de bâtir un nouveau monde», a déclaré M. Poutine au cours du forum politique de Valdaï en Russie, dénonçant «l'arrogance» des Occidentaux depuis la chute de l'URSS.

«Les Etats-Unis et leurs satellites se sont engagés sur la voie de l'hégémonie», a martelé le chef de l'Etat russe, qui estime que «l'Occident a toujours besoin d'un ennemi contre lequel la lutte se justifie par la force et l'expansionnisme».

L'offensive russe en Ukraine n'est par conséquent, selon M. Poutine, «pas un conflit territorial» mais un événement qui doit déterminer les «principes sur lesquels le nouvel ordre mondial sera fondé».

«Nous n'avons aucun intérêt à récupérer des territoires», a assuré le président russe, qui a pourtant revendiqué en septembre 2022 l'annexion de quatre régions d'Ukraine, après celle de la Crimée en 2014.

«Epoque révolue depuis longtemps»

Vladimir Poutine a en outre accusé les Occidentaux de diaboliser la Chine et de «créer un environnement hostile aux musulmans». «Ils essaient de donner une image d'ennemi à tous ceux qui ne sont pas prêts à suivre les élites occidentales», a-t-il encore dit.

Il a estimé que l'époque où l'Occident pouvait dicter sa volonté aux autres pays, comme pendant le colonialisme, était «révolue depuis longtemps» et ne reviendrait «jamais».

M. Poutine a également affirmé que la Russie voulait vivre dans «un monde ouvert», où les relations internationales sont libérées de la «logique de blocs» et reposent sur des «solutions collectives».

La Russie dénonce depuis des années l'élargissement de l'Otan, qu'elle considère comme une menace existentielle. Moscou a en particulier expliqué l'assaut sur l'Ukraine par la volonté de ce pays de rejoindre l'Alliance atlantique.

Moscou fait face

L'Ukraine juge de son côté que la Russie a déclenché un conflit de nature impérialiste afin de s'accaparer ses territoires et qu'elle menace l'Europe entière.

Après plus d'un an et demi de combats en Ukraine et de sanctions, M. Poutine a considéré que la Russie parvenait à faire face au coût de son offensive militaire.

«Jusqu'à présent, nous nous en sortons bien. J'ai des raisons de croire que nous serons en mesure de faire face à l'avenir également», a-t-il dit.

Haut-Karabakh: «inévitable»

Vladimir Poutine a jugé jeudi que la reprise de l'enclave sécessionniste du Haut-Karabakh par l'Azerbaïdjan était «inévitable», après des critiques de son allié arménien, qui accuse Moscou d'inaction.

Cela «était inévitable après la reconnaissance de la souveraineté de l'Azerbaïdjan (sur le Karabakh) par les autorités arméniennes», a-t-il affirmé, précisant que l'Arménie était «toujours» l'alliée de la Russie. «Ce n'était qu'une question de temps avant que l'Azerbaïdjan ne commence à rétablir l'ordre constitutionnel dans cette région», a ajouté le président russe.