Droits humains en Chine Bachelet va «essayer» de publier son rapport d'ici une semaine

sn, ats

25.8.2022 - 09:35

La Haute commissaire Michelle Bachelet va «essayer» de publier, comme elle l'a promis, le rapport de l'ONU sur les violations des droits humains en Chine d'ici la fin de son mandat dans une semaine. Elle a dit jeudi à Genève «y travailler».

La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet affirme que son rapport sur la Chine relèvera les violations au Xinjiang (archives).
La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet affirme que son rapport sur la Chine relèvera les violations au Xinjiang (archives).
ATS

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«Nous avons reçu des indications substantielles» du gouvernement chinois en réponse au projet de rapport, a-t-elle ajouté à la presse. Le document doit être adapté mais il soulignera les violations des droits humains au Xinjiang, selon elle.

Plus d'un million de membres de la minorité musulmane des Ouïghours seraient retenus dans des camps d'internement dans cette région, exposés à de nombreuses violations des droits humains. De son côté, Pékin les justifie par la lutte contre l'extrémisme.

Le rapport de Mme Bachelet est attendu depuis longtemps. Encore plus depuis que sa récente visite en Chine a été largement ciblée, la Chilienne ayant été accusée de s'être fait instrumentaliser par le gouvernement. Des allégations auxquelles elle a répondu ne pas être allée mener des investigations lors de ses visites, notamment au Xinjiang.

Engagement et réputation

De même, elle a démenti avoir reçu toute lettre des autorités chinoises lui demandant de ne pas publier son rapport. Dès mercredi, Human Rights Watch (HRW) avait réitéré de son côté son appel pressant à la Haute commissaire à le faire avant son départ. «Les victimes et les groupes de défense des droits humains regardent» Mme Bachelet pour qu'elle honore sa promesse, a affirmé l'un de ses responsables à Genève, John Fisher.

Si celle-ci renonçait, elle ferait preuve de «manquement à son devoir», a-t-il dit. Il en va de «sa propre réputation, la trace qu'elle laissera et de la crédibilité de son bureau». Selon l'ONG, le rapport doit refléter les évaluations des pays ou organisations qui ont conclu à des crimes contre l'humanité. Certains ont même parlé de génocide.

Depuis des mois, de nombreux Etats avaient montré une certaine impatience à l'égard de la Haute commissaire. Au moment de l'annonce de son départ en juin dernier, la Suisse avait salué le travail de Mme Bachelet. Mais elle s'était également jointe quelques jours plus tard aux demandes sur le rapport.