Grande-Bretagne Barre à gauche pour le Labour britannique

ATS

21.11.2019 - 16:39

Le Labour est pour l'instant en deuxième position dans les sondages, loin derrière le Parti conservateur du premier ministre Boris Johnson. Mais Jeremy Corbyn (photo) espère galvaniser les électeurs comme il l'avait fait lors du dernier scrutin en 2017.
Le Labour est pour l'instant en deuxième position dans les sondages, loin derrière le Parti conservateur du premier ministre Boris Johnson. Mais Jeremy Corbyn (photo) espère galvaniser les électeurs comme il l'avait fait lors du dernier scrutin en 2017.
Source: Keystone/AP/KIRSTY WIGGLESWORTH

Le chef du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, a présenté jeudi le programme très à gauche de son parti. Il a promis un changement de société «radical» et un nouvel accord de Brexit s'il gagne les élections du mois prochain.

Le Labour compte nationaliser le rail, l'eau et la poste, injecter des milliards dans la santé, l'éducation et les transports et faire une «révolution industrielle verte» pour répondre à l'urgence climatique. Parmi les nationalisations annoncées, celles d'une partie du géant des télécommunications BT afin de réaliser l'une des promesses les plus spectaculaires du parti: fournir le haut débit gratuit pour tous.

Sur le Brexit, question-clé du scrutin du 12 décembre, Jeremy Corbyn promet de négocier un nouvel accord de sortie avec l'Union européenne et de le soumettre au vote des Britanniques dans les six mois, lors d'un référendum qui leur offrirait aussi le choix de rester dans l'UE.

«Les Britanniques doivent avoir le dernier mot. Notre gouvernement le respectera, quel que soit le résultat du vote», a déclaré devant les militants travaillistes Jeremy Corbyn, qui refuse de dire s'il ferait campagne pour ce nouvel accord de Brexit ou pour le maintien dans l'UE.

En 2e position

Le Labour est pour l'instant en deuxième position dans les sondages, loin derrière le Parti conservateur du premier ministre Boris Johnson. Mais Jeremy Corbyn espère galvaniser les électeurs comme il l'avait fait lors du dernier scrutin en 2017 en s'attaquant aux inégalités, après neuf ans d'austérité sous différents gouvernements conservateurs.

A Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, le leader travailliste a affirmé que celui-ci comptait «beaucoup de mesures populaires que l'establishment politique a bloquées depuis une génération». Comme depuis le début de la campagne, il a répété ses attaques contre les riches et les puissants, affirmant qu'après neuf ans d'austérité sous les différents gouvernements conservateurs «le temps est venu pour un vrai changement».

Parmi la série de promesses généreuses, une hausse de 5% des salaires des employés du secteur public et la suppression des frais de scolarité à l'université. Côté entreprises, le parti veut mieux représenter les salariés dans les conseils d'administration et réduire l'écart de rémunération entre les plus gros et les plus petits salaires. Avec le Labour, les impôts augmenteraient aussi pour les cinq pour cent de Britanniques les mieux rémunérés.

Le président des chambres de commerce britannique, Adam Marshall, a prévenu qu'une «ingérence excessive dans la gouvernance des entreprises et de fortes augmentations d'impôts supprimeraient l'innovation et freineraient la croissance.» Le Labour prévoit par ailleurs de construire 150'000 logements sociaux ou à faibles coûts par an.

«Frénésie de dépenses»

Le Parti conservateur a promptement dénoncé une «frénésie de dépenses qui provoquerait un coup de massue sur l'économie britannique». Avant même l'annonce du programme, le Parti conservateur avait tenté de couper l'herbe sous le pied des travaillistes en annonçant son intention de réduire les impôts pour les plus bas salaires et de construire au moins un million de foyers en cinq ans.

Après le report à trois reprises de la date de sortie de l'Union européenne, le premier ministre Boris Johnson centre sa campagne sur la mise en oeuvre du Brexit sans délai supplémentaire, s'il obtient une majorité au parlement lui permettant de faire voter l'accord de sortie qu'il a négocié avec l'UE. «C'est seulement parce que nous réaliserons le Brexit et mettrons fin à l'incertitude que nous pouvons nous permettre des baisses d'impôts pour les contribuables qui travaillent dur», a déclaré M. Johnson.

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