CHINE BBC World News interdit pour des «contenus en violation de la loi»

ATS

11.2.2021 - 21:19

L'autorité de régulation de l'audiovisuel chinois a annoncé jeudi avoir interdit la diffusion de BBC World News. Elle estime que les contenus de la chaîne d'information internationale ont «sérieusement» enfreint les directives en vigueur dans le pays. Tandis que la BBC se dit déçue, Londres dénonce une «atteinte inacceptable à la liberté de la presse».

L'autorité de régulation de l'audiovisuel chinois a annoncé jeudi avoir interdit la diffusion de BBC World News.
L'autorité de régulation de l'audiovisuel chinois a annoncé jeudi avoir interdit la diffusion de BBC World News.
KEYSTONE

Dans un communiqué, l'autorité chinoise estime que la chaîne d'information en continu a notamment enfreint le principe selon lequel «les informations doivent être véridiques et justes» et «ne portent pas préjudice aux intérêts nationaux de la Chine». Aussi, elle «n'autorise pas à la BBC à continuer d'émettre en Chine».

Dans une réaction, le groupe audiovisuel public britannique BBC s'est dit «déçu» par la décision des autorités chinoises. «Nous sommes déçus que les autorités chinoises aient décidé de prendre cette mesure», a déclaré une porte-parole de la chaîne britannique.

«La BBC est le diffuseur d'informations internationales le plus fiable au monde. Elle couvre des sujets du monde entier de manière honnête, impartiale et sans crainte ni faveur», a-t-il ajouté.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a lui dénoncé une «atteinte inacceptable à la liberté de la presse». «La Chine a des restrictions parmi les plus strictes au monde concernant la liberté des médias et d'internet, et cette dernière mesure ne fera qu'endommager la réputation de la Chine aux yeux du monde», a estimé le chef de la diplomatie dans un tweet.

Impact limité

L'impact concret de cette mesure sera en réalité limité, puisque les foyers chinois ne recevaient déjà pas la BBC, qui n'était présente que dans les hôtels internationaux. La décision de Pékin intervient une semaine après le retrait au Royaume-Uni de la licence de la chaîne publique chinoise d'informations en anglais CGTN, considérée comme assujettie au Parti communiste chinois.

Elle est annoncée dans un contexte déjà tendu entre Londres et Pékin. Leurs relations étaient déjà mises à mal par la condamnation par Londres de la loi controversée sur la sécurité chinoise à Hong Kong et la répression des mouvements pro-démocratie, qui a conduit la Grande-Bretagne à accorder des droits privilégiés à certains ressortissants de l'ex-colonie pour émigrer sur son territoire.

Le Royaume-Uni a aussi dénoncé la «barbarie» de Pékin envers les Ouïghours et annoncé début janvier des mesures pour empêcher les marchandises liées au travail forcé présumé de cette minorité musulmane de la région du Xinjiang d'arriver jusqu'aux consommateurs britanniques.

La BBC a récemment diffusé une enquête qui détaillait des actes de tortures et de violences sexuelles à l'encontre des femmes ouïghoures, détenues dans des camps chinois. Un documentaire accusant Pékin d'avoir dissimulé les origines de la pandémie de Covid-19 avait également suscité la colère de la Chine.

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