Vente de chars à l'AllemagneBerne risque de se retrouver dans la chaîne logistique de soutien
falu, ats
4.3.2023 - 03:13
Si la Suisse vendait des chars à l'Allemagne, elle intégrerait la chaîne logistique de soutien militaire pour l'Ukraine, selon un professeur de droit. «La Suisse doit décider si elle veut s'impliquer dans cette dimension militaire», commente-t-il.
Keystone-SDA, falu, ats
04.03.2023, 03:13
04.03.2023, 08:34
ATS
Pour, Oliver Diggelmann, professeur de droit international public et de droit européen à l'université de Zurich, l'enjeu n'est pas de savoir si un char allemand sera envoyé en Ukraine pour chaque char suisse livré.
Un envoi par la Suisse renforcerait l'Allemagne sur le plan militaire et lui donnerait de nouvelles marges de manoeuvre en matière de soutien, analyse-t-il dans les titres alémaniques du groupe Tamedia. Avec une telle transaction, la Suisse pourrait donc devenir partie intégrante de la chaîne logistique de soutien militaire prodigué à l'Ukraine.
Actuellement, l'Allemagne est, selon le droit international, un pays non belligérant qui soutient militairement l'Ukraine, explique-t-il. Mais si ce soutien devenait un élément central des opérations militaires ukrainiennes, elle deviendrait alors elle-même un pays belligérant. «La limite précise n'est pas claire, selon la science», ajoute le spécialiste, mais si l'Allemagne la franchit, la livraison de chars par la Suisse deviendrait incompatible avec le principe de neutralité».
Vendredi, la presse a révélé que l'Allemagne a demandé à la Suisse d'acheter des chars de combat Leopard 2 mis hors service. Ils doivent remplacer des blindés que l'Allemagne et d'autres pays de l'UE ont livrés à l'Ukraine. Une vente nécessiterait l'approbation du Parlement.